Obéir est-ce renoncer à sa liberté ?

Dissertation détaillée et compléte d'une élève, j'en ai eu 15/20. Je me suis aidé d'autres internautes et de nombreuses références littéraires.

Dernière mise à jour : • Proposé par: titecoeur001 (élève)

La liberté est chérie des poètes, qui écrivent son nom sur des pages tremblantes, des sculpteurs, qui l’érigent illuminant le monde, des peintres, qui la dessinent guidant le peuple. Chez les philosophes aussi, elle a de nombreuses émules qui cherchent à libérer l’homme de ses chaînes, notamment de celles de l’ignorance. Mais comment concilier l’idée de liberté et la nécessité d’obéir ? Car toute notre vie, nous devons faire face à des contraintes, à des ordres, nous plier à des lois et des conventions. Naïfs sont ceux-là qui espèrent ne pas s’y soumettre, car on ne désobéit pas à une loi : on obéit à une autre. S’ils ne tombent écrasés, ils vivent avec une liberté des plus illusoires. Obéir librement est un exercice de sa liberté, la désobéissance est une forme d’esclavage. Cependant, l’obéissance ne peut-être pratiquée par un individu seul. L’obéissance suppose un ordre, émanant d’une autorité, et une durée. Toute obéissance n’est pas bonne, et celui qui obéit n’est pas nécessairement libre. Un tel peut obéir et être libre, un autre peut être contraint à obéir mais n’a pas renoncé à sa liberté, un dernier peut obéir sans y être contraint, et s’abandonner à l’esclavage.

Dans Pinocchio de Collodi, le pantin animé Pinocchio se veut libre en n’obéissant qu’à lui-même. Mais n’obéir à personne, est-ce vraiment possible ? Pinocchio a sans doute l’impression d’être libre quand il désobéit à Geppetto, mais il est en fait le pantin de ses mauvaises fréquentations. Pantin dont on tire les ficelles, Pinocchio le reste tant qu’il reste rebelle. Il devient réellement libre lorsqu’il se soumet librement aux règles de la société. Le livre de la Genèse nous offre un exemple analogue, avec le récit de la Chute d’Adam. Adam et Eve désobéissent à Dieu, et mangent du fruit défendu. Ils ont violé la loi divine, et ils seront chassés du paradis terrestre. Leur désir d’être plus grands, plus libres les a perdus. Car en goûtant du fruit défendu, ils n’agissaient pas librement, mais se laissaient entraîner et enchaîner par le serpent. De même, ceux qui ne veulent plus obéir à aucune loi se leurrent et s’enchaînent. La liberté n’existe que dans l’obéissance. Ceux qui veulent ne pas obéir se perdent dans l’incohérence et le sang comme Caligula, ou tombent, brisés dans leur orgueil face aux ouragans de ce monde, tel ce Chêne de La Fontaine qui se voulait au-dessus de l’obéissance aux vents. Hélicon a raison, qui, quand Caligula lui confie son "besoin d’impossible" répond laconique

Accédez à la suite de ce contenu
Obtenez un accès immédiat à tous nos contenus premium.