Peut-on être heureux sans être libre ?

Annale bac 2015, Séries Technologiques - France métropolitaine

Le corrigé entièrement rédigé d'un élève.

Dernière mise à jour : • Proposé par: oufishal_choops (élève)

Le philosophe Alain affirmait « c'est dans l'action libre que l'on est heureux ». S'il est vrai que, pour la plupart d'entre nous, bonheur et liberté sont indissociables, il conviendrait toutefois de s'interroger sur ce point. Car si c'est dans l'action libre que nous sommes heureux, le sommes-nous forcément chaque fois que nous sommes libres d'agir ? N'y a-t-il pas d'autres conditions dans lesquelles nous pouvons être heureux ? Ne pouvons-nous pas être libres et, malgré tout, être malheureux ? Ou, inversement, est-il possible d'être heureux sans être libre ?

C'est à cette question que nous essayerons de répondre, en nous interrogeant sur trois points précis : qu'entend-on communément par bonheur et par liberté, et pourquoi ces deux notions nous semblent-elles si liées ? Pouvons-nous réellement être totalement libres et heureux ou, au contraire, être totalement privés de liberté et de bonheur ? Et enfin, pourquoi faut-il certaines limites à notre liberté pour que nous soyons tous heureux ?

I. Pourquoi associe-t-on le plus souvent bonheur et liberté ?

Le bonheur, qui étymologiquement signifie "bonne chance", décrit un état de satisfaction et de plénitude durable. C'est en ce sens qu'il se distingue du plaisir qui, lui, ne désigne qu'un bien-être agréable, essentiellement d'ordre sensible et de courte durée. Nous pourrions illustrer cette différence par un exemple tout simple : je peux très bien être malheureuse à la suite d'une très mauvaise nouvelle, et cependant, avoir du plaisir en dégustant un très bon carreau de chocolat. Il convient également de distinguer le bonheur de la joie, qui est un état affectif global et total : c'est tout mon corps qui se retrouve ébranlé par un sentiment de force et de puissance. Comme l'a dit Spinoza, la joie est un « passage d'une perfection moindre à une autre supérieure », elle correspond donc à une dynamique, contrairement au bonheur, qui lui est statique. On ne peut en effet être durablement joyeux, en revanche, nous avons la possibilité d'être heureux sur une période relativement longue. Par ailleurs, nous soulignerons que, par bonheur, chacun d'entre nous entend quelque chose de différent. Mais si les causes du bonheur de mon ami ne sont pas les mêmes que celles de mon propre bonheur, on constatera toujours que la personne heureuse sera dans cet "état de satisfaction et de plénitude durable" que nous venons de décrire.

Le sens du mot liberté est déjà beaucoup plus difficile à expos

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