Peut-on être heureux sans être libre ?

Annale bac 2015, Séries Technologiques - France métropolitaine

Corrigé synthétique.

Dernière mise à jour : • Proposé par: cyberpotache (élève)

Questions préalables

- Le bonheur peut-il exister sans conscience d'être heureux ?
- L'absence de liberté suppose l'obéissance : à qui ou à quoi ?
- La liberté serait-elle une condition suffisante pour être heureux ?

Introduction

Comment puis-je être heureux ? Telle est une des questions que tout individu en vient sans doute, à un moment ou à un autre de son existence, à se poser. Même si Kant affirme que le bonheur n'est pas vraiment de ce monde (mais cela suppose que l'on postule l'immortalité de l'âme, et cela n'a rien d'obligatoire), chacun s'obstine à le chercher. Faute d'en connaître la recette, on peut au moins essayer d'en repérer les conditions, et c'est dans cette optique qu'il apparaît nécessaire de se demander si l'on peut être heureux en étant privé de liberté.

I. Toute contrainte supprime l'autonomie des buts

L'absence de liberté, qu'elle soit celle de l'esclave antique ou celle du prisonnier contemporain, qu'elle apparaisse temporaire ou définitive, signifie globalement qu'un sujet ne peut réaliser ses propres buts. L'esclave est obligé d'obéir à une volonté qui n'est pas la sienne et de régler son activité sur les désirs d'autrui ; le prisonnier est soumis à un emploi du temps, à des règlements, à un mode de vie sur lesquels il n'a aucun pouvoir. Dans tous les cas, la volonté du sujet est bafouée, sinon annulée, et laisse place à une volonté extérieure, qu'elle soit celle du maître ou celle d'une anonyme administration pénitentiaire.

Peut-on accéder au bonheur dans de telles conditions ? Sans doute n'est-il pas impossible d'y rencontrer des motifs de .satisfaction. Les moments de repos peuvent être savourés après le travail forcé, mais entraînent-ils cette sorte de sentiment de plénitude que l'on attribue au bonheur? Certainement pas, puisque le repos lui-même dépend du maître et de son bon vouloir. De même, il n'est pas impossible que le prisonnier ressente quelque modification de son affectivité pour peu qu'il entende, au-delà des barreaux, un chant d'oiseau. Mais cette perception peut simultanément accroître son désir de liberté, lui faire prendre encore davantage conscience de sa situation actuelle : même s'il éprouve un fugace plaisir, il sait que ce dernier n'est qu'une exception, et que très vite reprendra le rythme de la vie quotidienne, avec ses ordres, ses obligations et la négation durable de toute initiative de sa part.

[tp]II. Le bonheur suppose la réalisation

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