Doit-on apprendre à devenir soi-même ?

Copie d’une dissertation de terminale voie générale, pour un devoir maison.

Dernière mise à jour : 15/12/2021 • Proposé par: lalie_A54 (élève)

Ce qui est bien dans le fait d’être soi-même, c’est de l’être toujours” a dit Paul Valéry. Il pose ainsi la question d’être soi-même comme quelque chose d’inné, qui nous suivra toujours. Être soi-même c’est le fait d’être naturel, sans artifice et cela ne s'apprend pas, nous naissons comme cela. Être soi-même a une définition différente pour chaque être vivant, nous avons tous différentes caractéristiques physiques, différentes valeurs, idées ou morales et même différentes définitions d’être « soi-même ». Nous ne pouvons par contre ne pas nous sentir nous-mêmes si nous ne sommes pas à l’aise dans notre corps ou notre tête et que nous nous ne nous assumons pas.

Alors, par définition, ici être soi-même relève moins du problème logique de l’identité que de celui plus existentiel de la conformité, être soi même c’est donc être en conformité avec son être véritable, de plus, le verbe apprendre est étonnant ici, car comment apprendre à être soi-même, vu que l'on est soi-même ou qu'on le devient, pourquoi faudrait-il apprendre quelque chose de si naturel ? On peut se demander si on se connaît, ou si on peut s’accepter, ou se réaliser tel que nous sommes. Être soi-même, c’est d’abord ne pas vouloir se changer et vouloir se distinguer des autres. On peut donc se demander comment devient-on soi-même et pourquoi cela ne s’apprend pas ? Pour commencer, nous allons voir que nous ne pouvons pas apprendre à devenir nous-mêmes, car nous le sommes déjà, mais plutôt apprendre à nous connaître. Pour finir, nous allons voir que le « doit-on » du sujet pose question, et voir si nous connaître doit être vu comme un devoir.

I. Nous ne pouvons pas apprendre à devenir nous-mêmes, mais plutôt apprendre à nous connaître

Effectivement, nous n’avons pas à apprendre à devenir nous même puisque nous le sommes déjà et nous travaillons pour continuer à le devenir.

Premièrement, être soi-même, c’est être un individu, c’est-à-dire un humain indivisible qui forme une unité avec un caractère différent de tout les autres. On est soi-même dès notre naissance, car être soi-même c’est avoir une personnalité, celle-ci apparaît dès notre premier souffle, nous sommes tous unique et différents selon le milieu où nous avons vécus, l’éducation que nous avons reçue, mais encore nos expériences de vies. Tous ces facteurs nous construisent au fil du temps et complètent ce que l’on a reçu à la naissance. Dès notre plus tendre enfance, nous commençons à utiliser le pronom personnel « je » qui montre que nous nous distinguons déjà comme quelqu’un d’unique, quelqu’un de différent des autres. L’enfant se voit déjà en tant qu’individu. Et ensuite, à l’âge adulte cela persiste, on se voit en tant que « je » et « moi », on sait se différencier des autres. En quelque sorte, nous avons déjà conscience d’être nous même. Mais, parfois nous devons renoncer à être soi-même, quand nous ne sommes pas conforme physiquement ou mentalement (nos idées) à certains moments et endroits, les lois et les règlements empêchent parfois d’être soi-même et d’agir en tant que tel, dans les écoles certaines règles sont à respecter même si elles vont à l’encontre de ce que l’on est vraiment, par exemple, une personne qui est très croyante en dieu et construit sa vie et sa personnalité autour de ça, ne peut pas le faire à l’école, car il faut être neutre sur sa religion et s’adapter à la charte de la laïcité, même si la personne ne peut s'empêcher de croire.

Ensuite, on devient soi-même lorsque l’on essaie de se connaître et s’accepter ainsi qu’à se découvrir. Pour essayer de se connaître et devenir la personne que l’on est, il ne faut pas être influencé par la société pour pouvoir s’affirmer tel que l’on est, car la société crée souvent des humains similaires c’est-à-dire qui aiment les mêmes choses, qui ont les mêmes goûts, les mêmes idées et le même caractère. En soi, la société fait naître des personnes sans personnalité et il faut lutter contre cela pour se découvrir et ne pas avoir honte de soi, car nous sommes par nature différents physiquement et mentalement. Il ne faut pas se cacher sans les rôles sociaux ou changer devant les gens. Pour essayer d’être soi même, l’individu devrait déjà repérer ses traits de caractère et ne pas s’en créer pour se sentir différent ou plaire aux autres. Ensuite, il faudrait se questionner sur nos goûts, nos passions et nos idées sans être influencé par les autres et la société qui nous rendent tous pareils. L’individu devrait également s’accepter de sorte à ne pas changer inconsciemment, quelqu’un qui ne s’assume pas et qui a honte de lui ne se connaît pas vraiment et ne s’accepte pas à cause de la société. Quand Friedrich Nietzsche dit « l'homme peut se dépouiller de soixante-dix fois sept peaux avant de pouvoir se dire : Voici vraiment ce que tu es, ce n'est plus une enveloppe » , il sous-entend d’une belle manière que l’homme a plusieurs personnalités selon le contexte, nous sommes généralement différents en fonction des personnes avec qui nous nous trouvons, nous jouons en quelque sorte un jeu de rôle. Il est aussi possible que la personne ne s’accepte pas à cause des regards et moqueries qu’on les autres à son égard, la personne veut donc changer alors qu’elle est déjà elle-même.

Enfin, on peut aussi croire qu’on ne sera jamais entièrement soi-même. Il est en effet très difficile de devenir soi-même, car il faut beaucoup réfléchir et agir pour se découvrir sans être inconsciemment influencé par la société. Je pense que c’est très dur, car il faudrait prendre beaucoup de temps pour soi, seul et coupé du monde pour être sûr de ne pas se penser comme telle ou telle personne ou penser avoir telle ou telle personnalité alors que cela n’est pas réel. Il faudrait s’éloigner du monde réel, pour éviter que la société nous influence. On peut également s’idéaliser et s’imaginer avant de se découvrir, et nous pourrions aussi trop nous préoccuper des autres et ne pas nous concentrer sur nous-mêmes, ceci pourra aussi avoir une emprise sur notre travail titanesque. Devoir être soi-même est donc impossible, tellement le travail paraît dur et conséquent.

II. Mais apprendre à nous connaître, sans être forcément un devoir, nous permet de nous affirmer

Ensuite, dans le sujet, nous pouvons être interpellés par le « doit-on » de la phrase qui suggère une obligation.

Premièrement, être soi-même n’est pas un devoir social, mais c’est un besoin pour nous de nous connaître pour être bien dans notre corps, même si l’on ne cesse jamais de se découvrir. D’après la problématique nous « devons » donc apprendre à nous connaître pour se sentir bien dans notre corps et notre tête, c’est un devoir que nous avons à accomplir tout au long de notre vie, jusqu’à notre mort. Nous ne cessons jamais d’en apprendre sur nous-mêmes, car nous changeons tout au long de la vie particulièrement entre l’âge enfant et l’âge adulte, c’est-à-dire à l’adolescence, mais aussi quand nous vieillissons. Pour ne rien regretter, il faut se connaître et prendre le temps de le faire tout au long de notre vie. C’est donc un devoir que nous avons envers nous-mêmes, un défi complexe à relever, car nous sommes différents selon le contexte et il faut vaincre cela pour découvrir notre personnalité dans les moindres détails. Nous avons aussi le devoir de ne pas nous conformer aux exigences des autres et ne pas les laisser passer avant notre bien être qui est composé du fait de se connaître. Notre devoir de vie est donc de nous connaître pour être bien, car nous saurons ensuite ce que l’on aime ou ce que l’on n’aime pas, quels genres d’amis nous recherchons, mais encore quel type d’étude ou de métier est fait pour nous. Ce dernier exemple est d’ailleurs le plus complexe, sans nous connaître, comment savoir quel métier désire-t-on faire ? C’est impossible, il faut déjà savoir si nous préférons un travail manuel ou intellectuel, un travail de nuit ou de jour, un travail au contact des gens ou non. Apprendre à se découvrir soi-même est fondamentalement important, pour savoir ce que nous allons faire de notre vie, ce sont les questions que se posent souvent les adolescents, car nous sommes souvent perdus, en réalité nous ne nous connaissons pas vraiment nous-même.

Ensuite, on doit tout de même être soi-même d’un point de vue social, mais aussi moral et naturel. En effet, il faut être soi-même d’un point de vue social pour connaître ses limites et apprendre à se maîtriser en public. Par exemple, une personne qui apprendra une mauvaise nouvelle en public pourra se mettre en colère ou pleurer. Il faut absolument se connaître à ce niveau-là pour ne pas vriller et savoir comment nous réagirons, pour également ne pas être jugés par les autres ou les choquer. Il faut être responsable dans la société dans laquelle nous vivons. Il faut également être soi-même d’un point de vue moral, car il ne faut pas se mentir à soi-même et prétendre que l’on est comme ceci ou comme cela alors qu’au fond nous savons pertinemment que non, il faut donc se connaître pour ne pas se mentir à soi-même ce qui peut-être blessant sur le long terme et nous transformer en une personne que l’on n’est pas et donc se sentir mal. Pour finir, il faut aussi se connaître soi-même d’un point de vue naturel, car le fait d’être un individu et d’avoir une conscience est un privilège qui impose donc des devoirs comme le fait de se découvrir soi-même entièrement et dans les moindres détails. Nous devons rendre à la nature ce qu’elle nous a donné, c’est-à-dire le droit d’être conscient et d’avoir une personnalité hors du commun, donc d’être soi-même.

Pour finir, il se peut que pour nous il ne soit pas nécessaire de se connaître soi-même, on a peut-être envie de se connaître dans une moindre mesure, mais pas entièrement, car cela ne se finira jamais. Vouloir se connaître en entier a des points positifs, mais aussi négatifs, car c’est un travail très dur et très long qui peut prendre une vie. C’est pourquoi souvent, les individus cherchent à se connaître dans la mesure du possible c’est-à-dire leur passion, leur métier de rêves et leurs couleurs préférées, mais encore ce qu’ils savent faire ou non, l’apprentissage à être soi-même se limite souvent à très peu de choses, qui ne sont pas très philosophiques ni très recherchées, car on n’a pas forcément l’envie ni le besoin de se connaître à cent pour cent. Cela peut être angoissant pour l’individu qui préfère souvent suivre le modèle de la société et être comme les autres, par exemple, au lycée il y a souvent des personnes vêtues de la même façon, celles-ci pensent avoir les mêmes goûts, mais c’est juste qu’elles n’ont pas pris le temps de plus se découvrir et ne le savent peut être pas qu’avec ces vêtements elles ne sont pas « elles-mêmes ». Être soi-même a des avantages comme des désavantages, chaque individu choisit ce qu’il veut faire ou non, s'il veut se connaître un peu, beaucoup et si c’est important pour sa vie. On choisit donc si on « doit » apprendre à devenir soi-même, même si cela ne s’apprend pas, mais se travaille et se découvre.

Conclusion

En somme, être soi-même ne s’apprend pas, mais est quelque chose de naturel et est en nous depuis notre naissance, il faut juste apprendre à se connaître et à se découvrir pour connaître nos goûts et nos envies. Il faut éviter d’être influencé par la société, ce qui est très dur et qui demande un travail titanesque. Une grande réflexion tout au long de sa vie peut permettre de se découvrir et à se comprendre soi-même, mais ce n’est pas une obligation.