Le désir est-il la marque de la misère de l'homme ?

Dissertation d'élève entièrement rédigée en deux parties (thèse/antithèse) et qui contient quelques idées intéressantes.

Dernière mise à jour : 15/09/2021 • Proposé par: freemanuela (élève)

Désirer. Que désire-t-on ? Ce que l’on n’a pas. Ce dont on manque. Voilà ce que dira le bon sens, et nous lui donnerons sans doute raison. Mais alors, on manque de beaucoup de choses. Car nos désirs sont nombreux. Une voiture, une maison, une piscine. Mais aussi l’affection de ses amis, la reconnaissance de son employeur, l’amour de sa femme. Et encore le savoir, la beauté, la santé. Etc. La liste serait longue. Impossible à faire même, tant nos désirs sont multiples. Quasiment infinis. Car un désir assouvi laisse très vite la place à un désir à assouvir. Et cela paraît sans fin. Cette multitude de désirs signifie donc que nous manquons de beaucoup de choses. De tout, ou presque. Mais celui qui n’a pas grand-chose est pauvre. Et celui qui manque de tout est misérable. Alors, si l’homme manque de tant de choses, comme nous venons de le voir, c’est qu’il est misérable. Et nos désirs sont la marque de cette misère. Mais nous sentons-nous misérables ? Probablement pas. Voyons-nous dans nos désirs les marques de notre misère ? Probablement pas. Que faut-il penser alors ? Que devons-nous lire dans nos désirs ? Sommes-nous des êtres totalement démunis, des êtres dont les désirs sont le signe de leur misère ? Ou devons-nous interpréter autrement l’omniprésence de nos désirs ? C’est ce que nous nous demanderons dans ce qui suit. Plus précisément, nous traiterons cette question : le désir est-il la marque de la misère de l’homme ?

Première partie

Enoncé prudent de la thèse:

Dans un premier temps, il semblera sans doute assez légitime de penser que le désir est la marque de la misère de l’homme.

Premier argument

C’est ce que suggère, en effet, un simple parallèle entre la misère et le désir.
La misère est un état d’extrême dénuement. La misère n’est pas la pauvreté, c’est pire que la pauvreté. Le misérable est dépourvu de tout, il manque de tout. Or, qu’est-ce que le désir ? Un manque. C’est du moins ce que répondra le bon sens. On ne saurait désirer que ce dont on manque. Et comme nos désirs sont multiples, il faut en conclure que nos manques sont également multiples. Mais « multiple » n’est pas le bon terme. Il est plus juste de dire que nos désirs semblent sans fin, sans limite. Nous désirons tout ou presque. Nous manquons donc de tout. Nous sommes par conséquent dans la misère.
N’est-il pas alors tout à fait légitime de dire que le désir est la marque de la misère de l’homme ? Sans doute. Si nous n’étions pas misérables,

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