Introduction
L'auteur et l'oeuvre
Le Malade imaginaire, dernière œuvre de Molière, écrite en 1673 s'amuse de la médecine à travers les aventures de son hypocondriaque Argan.
Le texte
La scène 2 de l'Acte I fait partie des scènes d'exposition de la pièce (scènes 1 à 5...) ; y apparaît le personnage essentiel de la servante, Toinette, premier personnage féminin de serviteur qui tient tête au maître. Les tonalités y sont comique et satirique.
Mouvements du texte
La première réplique de Toinette permet l'enchaînement avec la scène. Trois mouvement composent ensuite cette scène:
- de « Ah, chienne ! Ah, carogne ! » à « il faut bien que j'ai le plaisir de pleurer ; chacun le sien, ce n'est pas trop. Ha ! » : dialogue purement comique, qui ne fait pas avancer l'action mais indique cependant le mode de relation entre maître et servante
- de « allons ! Il faut en passer par là. » à « ce n'est pas à vous de contrôler les ordonnances de la médecine. » : retour sur le thème de l'hypocondrie qui caractérise Argan et qui est le fil rouge de la fable (ou argument, ou intrigue) de cette pièce
- de « Qu'on me fasse venir ma fille Angélique. » à la fin de la scène : enchaînement avec la prochaine scène d'exposition
Problématique(s) :
De quelle façon ce passage du Malade imaginaire remplit-il son rôle de scène d'exposition, tout en jouant sur les ressorts du comique et de la satire ? Comment la scène met-elle en œuvre la mise en abyme qui caractérise toute la pièce du Malade imaginaire ?
I. Premier mouvement, indiquant le mode de relation entre maître et servante
De « Ah, chienne ! Ah, carogne ! » à « il faut bien que j'ai le plaisir de pleurer ; chacun le sien, ce n'est pas trop. Ha ! »
a) La supériorité de Toinette
Dans tout ce mouvement c'est Toinette qui domine, coupant systématiquement la parole à son maître (et ceci malgré le fait que le vouvoiement de Toinette s'oppose au tutoiement d'Argan, marquant leur rang social). Cela constitue une indication sur la relation entre le maître et la servante. Argan est de même ridiculisé encore plus s'il en était besoin (comique de caractères). On a également un comique de mots basé sur les insultes d'Argan (comique farcesque) : « Ah! chienne! Ah ! Carogne... » ; « Ah! Traîtresse... » ; « coquine », etc., qui montre le caractère à la fois plaintif et brutal, tyrannique, d