Dans ce roman, Julien Sorel, un jeune homme cultivé, charmant et ambitieux issu d’un milieu modeste, est employé comme précepteur des enfants de M. de Rênal ; il vient de lui faire accepter une augmentation substantielle de ses gages en le faisant chanter.
On pourra se demander ici comment ce passage est annonciateur du destin de Julien.
I. Premier paragraphe : un paysage de contraste
Le premier paragraphe décrit un paysage de contraste, révélateur de l'état de « l'âme ». Ce passage relève de l'ordre du symbolique.
Le pléonasme « beauté ravissante », exagère la beauté de la nature et des bois. La nature très présente à travers le champ lexical de la domination. La nature surplombe le monde. Avec une dimension romantisme, lyrique, l’auteur dresse le portrait d'un paysage éblouissant.
Julien travaille sur lui-même par la méditation, ce qui change son caractère. Il devient calme, ce qui contraste avec son tempérament bouillant et tempétueux. Ce paysage traduit les sentiments de Julien. Le champ lexical de la démesure décrit fait écho à son ascension sociale, aux êtres qui s’élèvent, parallèlement aux rochers qui ont chuté.
Est-ce que le paysage reflète pour autant l’état d’âme de Julien ? Pas complètement, car il y a deux fois le modalisateur « presque ».
II. Deuxième paragraphe : l'ambition de Julien
Le deuxième paragraphe fait état de l'ambition de Julien.
Julien gravit l’échelle sociale, dans l’ombre des grandes roches, comme caché dans l’ombre des bourgeois. Sa position de surplomb « sur son roc immense », lui donne un sentiment de supériorité, d'autant qu'il est séparé de tous les hommes. Le narrateur compare la position physique avec l’ambition par le verbe « brûler ». Le personnage est complexe, et son ascension sociale le distingue des autres. Il y a une équivalence entre le physique et le moral, ce qui est ici la clé de lecture du passage. Ici le sentiment est celui de la sérénité, de la joie, donnée par l’air pur de la montagne, la nature et sa beauté. La solitude de l’âme en fait un personnage romantique.
Viennent alors les périphrases et les connotations péjoratives. On a une focalisation externe sur une phrase, avec « à ses yeux ». Le narrateur explique ainsi que Julien est en conflit avec M. de Rênal à cause de son ambition. L'emploi du subjonctif plus que parfait, dans « s’il eut cessé », décrit une situation irréelle du passé, qui n’est pas arrivée