Douter, est-ce renoncer à la vérité?

Copie d'une élève de terminale en voie générale.

Dernière mise à jour : • Proposé par: calista (élève)

Dans la Bible, Jésus accomplit ce miracle de marcher sur les eaux d'un lac, puis invite son disciple Pierre à le suivre. Celui-ci pose un pied sur l'eau, hésite, puis s'enfonce. Jésus lui reproche alors : "Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ?". Dans cet épisode, le doute est présenté comme une faiblesse digne de blâme. Mais d'un autre côté, le doute peut aussi apparaître comme une force. Le doute doit-il donc apparaître comme un renoncement à la vérité, ou au contraire comme la condition de toute connaissance ?

I. Douter, c'est reconnaître que la vérité est inatteignable

Douter, c’est en effet s’apercevoir que l’on manque de certitude. Ce n’est pas affirmer que l’on est dans l’erreur, mais de ne pas être sûr de ce qui est vrai ou faux. Constatant la fragilité de nos connaissances, même celles qui nous paraissent les plus acquissent depuis des siècles, certains philosophes considèrent non pas que la vérité est inaccessible, mais qu’on ne peut jamais être sûr de l’avoir atteint. Ces philosophes sont les sceptiques. C’est un courant de pensée fondé par Pyrrhon d’Élis, philosophe grec. Reconnaissant l’impossibilité de saisir le fond des choses en toute certitude, le sceptique se contente de retenir son jugement et recommande de s’en tenir au doute. « Que sais-je ? » se demandait ainsi Montaigne, l’une des grandes figures du scepticisme de la Renaissance, il estimait que l’état de suspension du jugement est digne du sage.

Le doute sceptique est constitué des cinq modes d’Agrippa, et montre l'impossibilité de la certitude. Il y a le mode du désaccord, montrant que pour toute thèse il existe une antithèse donc entre la thèse et l’antithèse, il n’y a pas plus de raison de choisir plus l’un que l’autre. Le mode relatif, montre que la thèse n’est valable que pour le point de vue qu’il occupe, entre les différents points de vue, il n’y a pas plus de raison de trancher pour l’un ou pour l’autre. Le mode hypo-thèse, montre que même si la thèse est justifiée au moyen d’une hypothèse, cette hypothèse n’est justifiée par rien donc rien ne soutient la thèse. Le mode de la régression à l’infini, montre que pour justifier une thèse il faudrait une série infinie d’hypothèse et par conséquent, d’hypothèse en hypothèse, il est impossible d’établir une thèse. Et enfin le mode du cercle vicieux, montrant que si l’hypothèse est justifiée par une thèse, alors aucune des thèses n’est absolument justifiée. Tous ces modes ont pour conclusion qu’il faut suspend

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