La recherche du bonheur est-elle nécessairement immorale ?

Corrigé en trois parties.

Dernière mise à jour : 15/09/2021 • Proposé par: bucheron (élève)

Introduction

En temps de crise politique, le seul souci de mon intérêt personnel, dont dépend mon bonheur immédiat, me portera nécessairement à agir contre le bien commun; comme l'atteste le cas de la collaboration durant la Seconde Guerre mondiale. Tout choix moral par conséquent suppose que soit surmontée l'aspiration au seul bien-être et confort individuels, au profit d'intérêts plus larges. La recherche exclusive du bonheur est donc essentiellement individualiste, et nécessairement immorale en ce sens. Pourtant, l'aspiration au bonheur, commune à tous, ne saurait être entièrement confondue avec la recherche du plaisir immédiat : le bonheur désigne en effet un état complet et durable, dans lequel est également visée l'harmonie avec autrui. On ne saurait être pleinement heureux en désaccord avec les autres comme avec sa propre conscience. D'où le problème : la recherche du bonheur est-elle nécessairement immorale, ou peut-on la rendre conciliable avec les exigences de la moralité ?

I. Oui, la recherche du bonheur est nécessairement immorale

a) Dans la recherche du bonheur individuel, l'homme ne vise que son intérêt propre

Le bonheur évoque un état de plénitude, une situation de plaisir absolu ou de confort total, à laquelle il est tentant de sacrifier tout autre intérêt. La recherche du bonheur individuel est donc, en ce sens, exclusive et égoïste et, pour cette raison, immorale.

b) La recherche du bonheur détourne de la recherche de la vérité et de la justice

Parce qu'il désigne un état dans lequel tous nos désirs, ou la plupart d'entre eux, sont satisfaits, le bonheur renvoie à une situation imaginaire et inaccessible. La poursuite du bonheur repose en ce sens sur une erreur de jugement ; celle de croire que le bonheur ainsi compris existe et doit être préféré à toute autre chose. La recherche de la vérité et de la justice enseignent au contraire que nos désirs sont perpétuellement insatisfaits, et qu'il est à la fois illusoire et injuste d'être gouverné par eux plutôt que par sa raison. La raison seule en effet commande de poursuivre un bien commun à tous.

La recherche du bonheur n'est pas seulement celle du plaisir. C'est aussi la recherche d'une paix et d'une harmonie intérieures. Comme telle, loin de s'opposer aux intérêts de la morale, elle peut coïncider avec eux.

II. La recherche du bonheur est une aspiration essentiellement morale

[b]a) La recherche du bonheur est une aspiration

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