La conscience ne s'exprime-t-elle que dans la négation ?

Fait par moi-même, élève en T littéraire, j'ai eu 14.

Dernière mise à jour : 15/09/2021 • Proposé par: what-the-hell (élève)

La conscience se définit comme la connaissance qu'a l'Homme de ses pensées, de ses sentiments et de ses actes. Or, d'après Descartes, la conscience serait substance, elle serait alors immortelle et n'aurait besoin de rien d'autre pour exister. Cependant, nous préfèrerons l'idée que la conscience doit forcément s'appuyer sur quelque chose pour exister, puisque nous nous imaginons mal penser simplement à la conscience en tant que telle. Encore faudrait-il distinguer la conscience spontanée de la conscience réfléchie. Quoiqu'il en soit, cette question de savoir si la conscience ne s'exprime que dans la négation, soit dans le fait de nier, de refuser voire même dans l'opposition, nous entraine dans une une série d'interrogations, telles que "pourrait-on trouver une conscience dans le refus?", ou encore, "est-ce qu'accepter signifie en avoir conscience?", permettant ainsi l'approfondissement de notre sujet et donc une probable réflexion.

La négation que l'on peut facilement rattacher à cette notion de nier, de refuser fait-elle s'exprimer la conscience?
Prenons un exemple, quelque chose que tout le monde a connu, vécu, que tout le monde connaît ou connaîtra de façon certaine : La mort. Elle semble être anodine, c'est-à-dire que chacun en a déjà au moins entendu parler, mais personne ne peut en parler, sauf si cette personne est elle-même morte. Dans quel cas, elle ne pourra pas en parler non plus. Mais la mort, à l'époque actuelle, qui est omniprésente, que ce soit la mort du "je", du "on", ou du "tu", ne semble pas vouloir être acceptée, du moins pas par tous. On fait tout pour l'éloigner, la rejeter malgrè le fait que l'on soit conscient de sa présence et de sa réalité par le fait qu'on la voit, qu'on la connaît, même d'une façon indirecte. On voit alors très clairement que même dans ce refus du réel, on n'en reste pas moins conscient. Parce que l'on pourrait dire que c'est dans ce refus de la mort que l'on prend ainsi conscience de la vie. C'est-à-dire, sans cette conscience de la mort, aurait-on pris autant conscience de la vie?
Evidemment, vous pourrez me dire que ceci n'est qu'un exemple et qu'il faudrait alors le démontrer de manière plus général. Certes. Mais, avant de refuser, de nier, de déclarer quelque chose, ou une idée, une vérité, comme fausse, ne faut-il pas tout d'abord en avoir conscience? Puisque avoir conscience, c'est penser, douter... il semble alors évident qu'il faut une conscience avant de pouvoir nier, mais pas seulement, il faut aussi avoir conscience que l'on a conscience. Ce qui paraît alors moins évident.
Admettons un enfanat, en bas âge. Celui-ci prend le plus souvent conscience à partir de ce mot prononcé tellement de fois, qu'il est devenu très courant, mais qui montre très clairement le refus: le "NON". Un non que l'on retrouve d'ailleurs au moment de l'adolescence plus particulièrement (sorte de négativisme), et qu'on ne perdra jamais. Cette négation est d'après Hegel un processus de développements, c'est-à-dire que l'adolescent prend conscience de lui... Ce qui ne veut pas dire qu'il n'avait pas conscience de lui avant, mais simplement que l'Homme change constamment et donc par conséquent, a donc toujours conscience de lui, ce qui est d'ailleurs le propre de l'Homme.
On peut appuyer l'idée qu'une négation est nécessaire pour fair s'exprimer la conscience par une citation de Sartre: " Il existe une quantité infinie de réalités qui ne sont pas seulement objets de jugements, mais qui sont éprouvées, combattues, redoutées [...], par l'être humain, et qui sont habituées par la négation, comme par une condition nécessaire de leur existence", soit de leur conscience.
On peut donc avoir conscience tout en refusant ce en quoi on a conscience.

On a donc vu que dans la négation pouvait se déclarer très naturellement une forme de conscience. On pourra donc dire, de la même manière, qu'il est indispensable d'avoir conscience avant d'accepter une chose, une pensée, une idée... [mais ramarquons que si l'on ne sait pas que l'on a conscience, on ne peut indubitablement, ni nier, ni refuser, ou accepter, rien faire qui appartiendrait au domaine intellectuel]. Ainsi, s'il suffit d'avoir conscience qu'on a conscience pour penser, on peut alors dire que la conscience s'affirmerait aussi bien dans l'affirmation... Et étrangement, cela paraît plus normal, du moins anodin.
Mais alors, est-ce qu'accepter signifie en avoir forcément conscience? A cette question, une seule possibilité de réponse s'offre à nous: OUI. Or si nous supposions que la conscience ne s'exprimait que dans la négation, c'est à dire dans ce refus du vrai, du moins dans cette opposition et donc dans le fait de nier, il semblerait alors paradoxal et absolument absurde de dire que l'on accepte ce que l'on refuse d'admettre, cela n'aurait aucun sens. (Or on peut tout à fait accepter l'idée que l'on refuse d'admettre, on dira alors qu'on en a conscience). De ce fait, puisque "accepter" signifie forcément qu'on a pris conscience de ce que l'on accepte, en effet, l'acceptation ne pouvant se faire qu'après une prise réelle de conscience, peut-on dire que tout ce dont nous prenons conscience devrait être accepté?
Il est évident que non, de la même manière que nous avons vu que tout ce dont nous avons conscience ne peut pas être remarqué que dans la négation.

Nous pouvons donc conclure en disant que si la conscience est pensée, ou l'action de penser, si celle-ci à besoin de s'appuyer sur "un" autre, c'est-à-dire quelque chose d'ordre intellectuel pour être, elle peut donc s'exprimer, et donc se faire connaître par tous les moyens et donc pas seulement dans la négation. (dans des domaines artistiques par exemple, mais pas seulement, dans l'affirmation plus simplement). Dès lors, De façon générale, si l'on affirme ou infirme quelque chose, comme vraie ou fausse par exemple, la conscience est systématiquement présente, exprimée, si évidemment on a conscience de ce qu'on dit vraie ou fausse. ["j'ai conscience que je suis une femme et j'ai conscience que je ne suis pas un homme", on a donc conscience de deux choses, mais dont une se fait dans l'affirmation et l'autre dans l'infirmation].