Être juste, est-ce traiter tout le monde de la même façon ?

Copie d'un élève de terminale en voie générale, note obtenue : 18/20.

Dernière mise à jour : 09/06/2022 • Proposé par: sazerty (élève)

Traiter ou ne pas traiter tout le monde de la même façon pour être juste, c’est interroger deux formes de justice, théorisées par Aristote : une justice commutative et une justice distributive. La justice commutative suggère une égalité arithmétique de traitement, mais ignore les différences entre les individus, il s’agit de traiter tout le monde de la même façon, là où la justice distributive est proportionnelle au besoin, au mérite ou à la volonté de chacun, cela revient à ne pas traiter tout le monde de la même façon. Cela invite également à opposer deux notions, celle d’égalité, que nous associerons à la forme commutative de la justice et celle d’équité que nous associerons à sa forme distributive. Il faut donc déterminer, de ces deux formes de justice, laquelle est la plus juste.

Aussi pour juger de la justesse de celles-ci, il convient de caractériser être juste. Être juste, ce n’est pas être bon ; être juste, ce serait plutôt : se conformer aux lois extérieures (selon Kant) ou (selon le Larousse) agir conformément au droit et avoir le souci de la justice. Or, avoir le souci de la justice, si cela nous informe sur l’angle d’étude : il ne s’agit pas d’un problème de mœurs, mais d’un problème de justice et de droit ; cela ne nous dit pas si être juste, c’est traiter équitablement ou égalitairement. Victor Hugo a pourtant écrit, dans Les Misérables, que la première égalité était l’équité. L’écrivain inscrit l’équité comme une étape pour tendre vers l’égalité. Mais l’égalité qu’il évoque n’est pas celle de traitement que suggère la justice commutative, plutôt celle de condition. Ainsi, la visée de l’équité serait une égalité de condition, et celle-ci n’existerait pas sans une inégalité de traitement qui servirait à gommer les inégalités préexistantes.

Pourtant, la justice commutative et son égalité de traitement peuvent également être considérées comme juste selon ce qu’on associe à ce terme. Cela dépend également des mises en application de cette justice. Au sein de notre société, par exemple, justice commutative et distributive se mêlent afin de tendre vers une certaine idée du juste. La problématique est la suivante : peut-on être juste en se contentant d’appliquer un traitement unique à chacun des individus de la société ? La première partie sera consacrée à la justice commutative : faut-il traiter tout le monde de la même façon ? Dans la seconde, sera abordée la justice distributive par le prisme de son intérêt dans la construction d’une

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