Descartes, Discours de la méthode: préceptes de la logique

Commentaire d'un élève de terminale qui reprend les 4 points adoptés par Descartes pour arriver à la vérité :
1) N’admettre comme vrai que ce qui est évident, c’est-à-dire ce qui est clair et distinct, autrement dit indubitable. 2) Analyser un problème en le divisant en autant de parties qu’il est nécessaire pour pouvoir le résoudre.
3) Résoudre les éléments par ordre c’est-à-dire les éléments les plus simples à ceux les plus complexes, 4) Revoir encore ce que l’on a résolu pour vérifier que rien n’a été oublié.

Dernière mise à jour : 15/09/2021 • Proposé par: noemia (élève)

Texte étudié

Ainsi, au lieu de ce grand nombre de préceptes dont la logique est composée, je crus que j'aurais assez des quatre suivants, pourvu que je prisse une ferme et constante résolution de ne manquer pas une seule fois à les observer.

Le premier était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie, que je ne la connusse évidemment être telle : c'est-à-dire, d'éviter soigneusement la précipitation et la prévention; et de ne comprendre rien de plus en mes jugements,
que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit, que je n'eusse aucune occasion de le mettre en doute.

Le second, de diviser chacune des difficultés que j'examinerais, en autant de parcelles qu'il se pourrait, et qu'il serait requis pour les mieux résoudre.

Le troisième, de conduire par ordre mes pensées, en commençant par les objets les plus simples et les plus aisés à connaître, pour monter peu à peu, comme par degrés, jusques à la connaissance des plus composés; et supposant même de
l'ordre entre ceux qui ne se précèdent point naturellement les uns les autres.

Et le dernier, de faire partout des dénombrements si entiers, et des revues si générales, que je fusse assuré de ne rien omettre.

Descartes, Discours de la méthode

Ce texte est extrait du discours de la méthode écrit par Descartes. Ce dernier cherche à accéder à la vérité. Il se demande si ce que nous avons toujours accepté comme étant vrai l’est réellement ou s’il s’agit d’une illusion du savoir. Dans le passage étudié, Il arrive à la conclusion qu’il est plus intelligent de chercher méthodiquement que d’aller au hasard. Il ne s’agit pas uniquement d’éliminer les fausses opinions, car prouver la fausseté de ces opinions prendrait beaucoup de temps, mais de détruire toutes celles qui présentent un quelconque degré de doute et faire tout ceci méthodiquement. Il se propose de réfléchir sur la méthode à entreprendre pour parvenir à la vérité. Cette méthode se trouve détaillée en 4 règles, qu’il commente ensuite. Les quatre règles de la méthode sont les suivantes :

1) N’admettre comme vrai que ce qui est évident, c’est-à-dire ce qui est clair et distinct, autrement dit indubitable.
2) Analyser un problème en le divisant en autant de parties qu’il est nécessaire pour pouvoir le résoudre.
3) Résoudre les éléments par ordre c’est-à-dire les éléments les plus simples à ceux les plus complexes.
4) Revoir encore ce que l’on a résolu pour vérifier que rien n’a été oublié.

1) La première règle de Descartes est basée sur ce qui est évident. Cette règle consiste à ne rien admettre comme vrai si on a un doute (l 4-5). Pour admettre quelque chose, il faut avoir une preuve concluante. De plus, il faut savoir juger les choses comme elles sont, ce qui veut dire de ne pas se laisser influencer par nos opinions, nos valeurs et prendre la peine d’interroger tout ce qui nous entoure. Il ne faut surtout pas fonder des raisonnements ou des jugements erronés. C’est pour cela, que pour prendre une bonne décision il faut se défaire de toutes ces opinions et d’éviter les deux périls qui menace l’esprit dans sa recherche de la vérité : d’une part la prévention d’autre part la précipitation. Etre prévenu consiste à avoir des préjuges, à opiner au lieu de se donner la peine de discriminer le vrai du faux. Ainsi tant qu’on admet sans examen des énonces et qu’on fonde sur eux des affirmations, celles-ci n’ont aucune valeur théorique. Il faut se tenir en garde contre l’apparence de vérité du préjuge et n'accepter comme principe du raisonnement que ce dont il est impossible de douter. Ce qui suppose de prendre le temps d’examiner et donc d’éviter la précipitation qui consiste à aller trop vite à être trop peu scrupuleux sur les conditions de la validité rationnelle. Car dit Descartes seul peut être reconnu comme vrai "ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit que je n'eusse aucune occasion de le mettre en doute".
Le philosophe donne ici le critère de l’idée vraie, c’est l’idée claire et distincte, l’idée dont l’esprit ne peut plus douter. Sa vérité saute aux yeux autrement dit elle est évidente.

2) Descartes propose ensuite d’analyser les difficultés en les divisant. Les difficultés sont complexes. Afin de les saisir correctement, il est utile de les diviser, en de multiples parties pour pouvoir les comprendre et les intégrer correctement. Il faut par la suite rassembler les parties divisées et les mettre ensemble pour arriver à la solution générale.

3) Toutefois pour démêler le vrai du faux il y a une hiérarchie à établir et à respecter. En effet, on commence par les choses les plus simples pour arriver à des choses plus complexes et cela évite la confusion de l’analyse. En d’autres termes pour construire un savoir selon un ordre rigoureux, il faut donc partir des éléments simples qu’on a découvert par analyse et qui en dernier ressort sont saisis intuitivement pour déduire de se simple, le complexe. Il convient donc que l’esprit invente l’ordre à suivre pour trouver les solutions plutôt que de procéder au hasard.

4) Pour terminer Descartes nous propose la règle du dénombrement qui consiste à s’assurer des inventaires exacts et précis qu’on a rien oublié dans les opérations. Il est important de ne rien oublier lorsque l’on remet les parties ensembles.

Pour conclure Descartes dans sa méthode nous conseille de toujours analyser une chose avant de dire qu’elle est vraie. Il insiste énormément pour qu’on ne se précipite pas. En effet, il faut des années pour acquérir de l’expérience et pouvoir ainsi juger les immédiates, il faut beaucoup réfléchir, tout en respectant l’ordre des choses.