La mort se vit-elle comme un ordre ou un désordre ?

Terminale littéraire, note obtenue 17

Dernière mise à jour : 15/09/2021 • Proposé par: lucie (élève)

L’homme est le seul parmi les êtres vivants a avoir une claire conscience de la mort. La mort est pour nous une certitude, il n’est pas nécessaire d’avoir vécu cette ultime épreuve pour savoir qu’inéluctablement nous mourrons. Mais comment vivons-nous ceci au quotidien ? La mort se vit-elle comme un ordre ou un désordre ? Cette question présuppose que nous vivons la mort, mais celle-ci peut-elle véritablement se vivre si ce n’est au moment précis où nous mourons ? Et si la mort peut réellement se vivre, de quelle façon la vivons-nous ? Car la question porte bien sur deux manières qui semblent tout à fait antithétiques de considérer la mort : on peut la voir comme un ordre ou comme un désordre. Si on se rapporte au sens du terme « ordre » que l’on peut définir comme une des idées fondamentales de l’entendement qui implique une disposition satisfaisante de la raison, on comprend bien que la question touche au thème du rapport de la mort. Qu’elles pourraient être alors les attitudes face à la mort qui reviendraient à vivre celle-ci comme un ordre ou comme un désordre ?
Enfin on peut se demander si l’opposition proposée n’est pas un peu schématique et si notre rapport à la mort ne révèlerait pas d’une sorte de conciliation entre les deux aspects. L’ordre et le désordre ne pourraient-ils pas êtres unis dans une même façon de considérer la mort ?

A première vue, il semble bien difficile de concevoir que la mort puisse se vivre puisque par définition, la mort est négation de la vie. Lorsque je fais l’expérience de ma propre mort, je ne suis déjà plus vivant et lorsque je suis vivant, je peux penser à la mort, sur la mort mais pas la mort elle-même. Comme l’observait Kant, nul ne peut faire l’expérience de la mort, et la pensée d’un « non-être » ne peut absolument pas exister. Ainsi, la mort apparaît radicalement impensable en elle-même. Comment alors la mort peut-elle véritablement se vivre, si elle ne peut pas être réellement pensée ?
Peut-être même est-il totalement absurde de penser qu’on puisse vivre la mort de quelque manière que ce soit puisque si on en croit Epicure, « La mort n’est rien par rapport à nous. Car ce qui est dessous ne ressent rien, et ce qui ne ressent n’est rien par rapport à nous. » Il précisera dans « la lettre à Ménécée » : « Prends l’habitude de penser que la mort n’est rien pour nous. Car tout bien et tout mal résident dans la sensation, la mort est la privation de toute sensibilité. Quand nous existons nous-mêmes, la mort n’es

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