L’expression « il faut vivre avec son temps » semble être issue d’une certaine sagesse populaire et est utilisée généralement pour critiquer de façon péjorative une personne semblant demeurer en marge de la société. Et également pour rappeler à l’ordre et adresser un reproche à un individu étant en dehors des normes d’un groupe et qui se singularise en vivant selon ses propres règles, celles-ci pouvant paraître démodées et appartenir à un autre âge ou encore être trop novatrices. Ainsi cette expression sous-entend une obligation de s’adapter et de suivre la pensée et le mode de vie propre à son époque sans nous laisser la liberté de choisir : en tant qu’individus faisant partie intégrante de notre temps nous devons par conséquent nous assumer en tant que tel et vivre en fonction de cela. Mais faut-il nécessairement vivre avec son temps ? Ce « décret » soulève bien des interrogations : Pourquoi vivre avec son temps, quels en seraient les avantages et l’enjeu ? Quels sont les risques qu’implique une telle contrainte ? Ne vaut-il pas mieux essayer de prendre du recul avec cette obligation ?
I. Vivre avec son temps permet de s'adapter aux réalités historiques, scientifiques et culturelles
Pour commencer nous allons étudier les raisons qui pousseraient à vivre avec son temps. En effet si l’expression « il faut vivre avec son temps » existe c’est qu’elle a une raison d’être et doit s’expliquer par des motivations véritables qui justifieraient son emploi.
Il est important pour commencer de tenir compte des changements brutaux et fondateurs comme la Révolution française qui mit fin à la monarchie et qui eut un impact à long terme pour installer au fil des ans la république. Une personne de notre époque ne peut ignorer cet événement historique et est obligée de s’en accommoder et de vivre en y prenant compte. Ainsi il est inconcevable actuellement qu’un individu ait des esclaves car cela appartient à un passé révolu, personne ne pouvant faire abstraction de l’abolition de l’esclavage. Il est donc nécessaire de vivre dans le présent en l’adaptant en fonction du passé, en tenant compte de l’Histoire. Là-dessus je ne peux émettre la moindre contestation, le passé est résolu donc, inchangeable. Ainsi même si certains faits peuvent paraître monstrueux et durs à admettre comme le génocide des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, il n’en demeure pas moins qu’ils appartiennent à notre savoir historique, et la connaissance de tels événements est