Est-il vrai que toutes les opinions se valent ?

Cette dissertation a été écrite par l'élève, puis retravaillée par le professeur. Note obtenue: 16/20.

Dernière mise à jour : 30/08/2021 • Proposé par: lucas freud (élève)

Si on fait de la tolérance un principe de conduite et de jugement, on doit alors respecter les façons de penser différentes des siennes, sans quoi il n’y a pas de pluralisme possible. La prudence comme la modestie commandent de renoncer à prendre son point de vu comme le seul bon. La formule : «à chacun son opinion», issue de la sagesse populaire, peut être symptomatique d’une attitude adéquate, consensuelle et tempérée. Mais est-il vrai que toutes les opinions se valent ? Si le dogmatisme propre aux esprits étroits doit être pourchassé, mettre sur un pied d’égalité toute forme d’expression équivaut à une capitulation de l’esprit critique. Toutes les opinions sont-elles tolérables ? Ne se rend-on pas, au moins passivement, complice de ce qu’on ne se résout pas à dénoncer ? Refuser de statuer sur les valeurs revient à ignorer toute différence entre le vrai et le faux comme entre le bien et le mal. Sous le masque de la conciliation peut se cacher l’indifférence, voire la lâcheté.

I. Considérer toutes les opinions comme équivalentes évite d'imposer son seul point de vue

Il semblerait dans un premier temps que considérer toutes les opinions comme équivalentes s’oppose à chercher à imposer autoritairement son point de vue comme le seul acceptable. Le sectarisme qui s’y oppose est tellement antipathique qu’on ne peut, par contraste, qu’apprécier la modération d’une telle attitude. Celle-ci est incompatible avec un comportement rigide, totalitaire, peut-être même traduit-elle un principe de base de la démocratie : le droit pour des idées contradictoires d’être exprimées sans discrimination. D’ailleurs la notion de « délit d’opinion » a une forte connotation dictatoriale. Vouloir rejeter de force les opinions qu’on ne partage pas peut consister à entrer dans une logique d’affrontement dont l’issue est incertaine. L’Histoire, et même l’actualité, nous montrent la violence qu’engendrent les doctrines qui veulent régner sans partage ( camps de redressement idéologique, goulags…).

En fait l’attitude qui consiste à ne pas être d’emblée suspicieux à l’égard des autres mœurs et opinions, à voir dans ce qui est différent ce qui peut m’enrichir, c’est celle d’un humaniste ? Elle consiste selon le mot de Montaigne à « frotter et limer sa cervelle contre celle d’autrui ». C’est au contact des idées nouvelles que l’on peut se corriger et rectifier mutuellement. Kant explique que la liberté de penser ne serait rien sans la liberté de communiquer ses idées (Qu

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