Le texte à étudier s’intitule « une difficulté de la psychanalyse ». Il est issu de l’œuvre de Freud L’inquiétante étrangeté et autres essais publiée en 1917. Dans ce texte, il est question du psychisme et de la conscience, de savoir si le psychisme est le tout de la conscience ou s’il y a autre chose. D’après Freud, le psychisme ne coïncide pas avec ce dont on est conscient. Le principe de son argumentation est l’hypothèse de l’inconscient ( il l’a légitimé notamment dans le texte Métapsychologie ). Freud cherche ici à légitimer la psychanalyse, or la « science de l’inconscient » se heurte à une double hostilité : celle de la tradition médicale et celle de la tradition philosophique issue de Descartes. Quel est l’objet d’étude de la psychanalyse et en quoi est-elle légitime?
I. Le conscient n’est qu’une partie du psychique
Dans le début du texte, Freud montre déjà que l’on ne sait pas ce qui se passe dans notre psychique, que l’on n’est pas conscient de toute notre activité psychique. La première phrase est l’énoncé de la thèse.
En effet, Freud dit : « Le psychisme en toi ne coïncide pas avec ce dont tu es conscient ; ce sont deux choses différentes que quelque chose se passe dans ton âme et que tu en sois par ailleurs informé ». Par la première partie de la phrase, il veut dire que le psychique et le conscient ne forment pas qu’un, mais que le conscient n’est qu’une partie (infime) du psychique en nous. Dans la seconde partie de la phrase, il insiste sur le fait que tout ce que produit l’activité psychique n’est pas forcément perçu par la conscience, mais que l’on en est « par ailleurs informé », c’est-à-dire par les maladies d’une part puis par la psychanalyse d’autre part. L’idée de l’auteur est qu’il existe dans notre psychique deux « parties » différentes : le conscient et l’inconscient psychique; l’inconscient s’exprimant par ses effets : les maladies, les rêves, la névrose, la psychose… Selon lui, le moyen de remonter de ces effets à leurs cause(s) est la psychanalyse.
Cette première étape nous amène à nous poser la question suivante : peut-on se contenter des informations que nous apporte notre conscience?
II. Le psychique est différent de ce qui est conscient
Dans la suite du texte, Freud montre clairement sa position en utilisant l’ironie après une première phrase de concession : « [i]Je veux bien concéder qu’à l’ordinaire, le service de renseignements qui dessert ta conscience suffi