Freud, L'intérêt de la psychanalyse: Education et refoulement

Commentaire linéaire, entièrement rédigé, pour un devoir en classe sur le thème de la conscience. Note obtenue : 12/20.

Dernière mise à jour : 28/01/2022 • Proposé par: BloDiZz (élève)

Texte étudié

Une violente répression d'instincts puissants exercée de l'extérieur n'apporte jamais pour résultat l'extinction ou la domination de ceux-ci, mais occasionne un refoulement qui installe la propension à entrer ultérieurement dans la névrose.

La psychanalyse a souvent eu l'occasion d'apprendre à quel point la sévérité indubitablement sans discernement de l'éducation participe à la production de la maladie nerveuse, ou au prix de quel préjudice de la capacité d'agir et de la capacité de jouir la normalité exigée est acquise.

Elle peut aussi enseigner quelle précieuse contribution à la formation du caractère fournissent ces instincts asociaux et pervers de l'enfant, s'ils ne sont pas soumis au refoulement, mais sont écartés par le processus dénommé sublimation de leurs buts primitifs vers des buts plus précieux.

Nos meilleures vertus sont nées comme formations réactionnelles et sublimations sur l'humus de nos plus mauvaises dispositions. L'éducation devrait se garder soigneusement de combler ces sources de forces fécondes et se borner à favoriser les processus par lesquels ces énergies sont conduites vers le bon chemin.

Freud, L'intérêt de la psychanalyse

Freud, d’abord médecin puis neurologue, va jouer un rôle majeur sur la théorie de la psychanalyse entre le 19ème et le 20ème siècle, puisqu’il en est le principal théoricien. A l’âge de 29 ans, Freud va collaborer avec le Professeur Charcot sur les maladies du système nerveux. Au cours de ce commentaire nous allons nous appuyer sur les trois hypothèses que Freud a émises pendant ses observations. Freud montre les conséquences néfastes d'une éducation trop stricte et appelle à une approche plus libérale. Le texte que nous allons étudier est un extrait de « L’intérêt de la psychanalyse » écrit en 1913. Freud soulève la vertu que la psychanalyse apporte aux domaines des sciences, de la biologie, de la philosophie et bien d’autres. L'argument de Freud est que l'éducation n'est pas faite pour éradiquer les tendances indésirables des enfants, mais pour nourrir leur source d'énergie en les guidant dans la bonne direction.

Ainsi nous comprenons que le texte est basé sur le thème de la psychanalyse, Freud en fait l’éloge. Ce qui nous amène à nous demander en quoi l’éducation peut être néfaste sur le plan neurologique et obsessionnel d’un enfant ? Afin de répondre à cette problématique nous procéderons en 3 parties. Tout d’abord, une éducation inefficace causée par la suppression du désir (Ligne 1 à 4), ensuite nous verrons que cette répression peut conduire à une dépression propice aux maladies neurologiques (Ligne 4 à 14), enfin la sublimation : une alternative à une éducation dite « répressive ». (Ligne 14 à la fin)

I. Une éducation inefficace causée par la suppression du désir

Selon Freud, ce qui est certain, c'est que l'éducation que nous recevons est la base de notre comportement. Cependant, selon sa pratique psychanalytique, il est convaincu qu'une éducation trop rigide conduira à l'émergence de maladies neurologiques, et une éducation qui oriente nos pulsions dans le bon sens aurait l’avantage d’être épanouissante. « Une violente répression d’instincts puissants exercée de l’extérieur n’apporte jamais pour résultat l’extinction ou la domination de ceux-ci, mais occasionne un refoulement qui installe la propension à entrer ultérieurement dans la névrose ». Ici Freud fait le bilan de l’éducation traditionnelle, il va émettre un premier constat : si l’éducation est capable d’éteindre les pulsions, elle est d’avance vouée à l’échec. Il affirme que chez l’enfant l’interdiction et la répression des instincts ne les supprime pas du tout et surtout cela peut entraîner des conséquences nuisibles pour la vie d’adulte.

Afin de bien comprendre le raisonnement de Freud, nous allons définir « instinct » et « pulsion ». L’instinct signifie, un comportement inné qui constitue une caractéristique commune entre les animaux et les hommes. A contrario, la pulsion est propre à l’homme, elle représente une énergie d’origine physique, qui va motiver le comportement par la recherche du plaisir. Au cours de la collaboration avec le Professeur Charcot, Freud en a déduit qu’il y avait l’existence d’un inconscient psychique. Il observe également que lorsqu’on parvient par le dialogue à ramener chez le patient des souvenirs pensant être oubliés, les crises s'estompent.

II. La répression peut conduire à une dépression

"La psychanalyse a souvent eu l'occasion d'apprendre à quel point la sévérité indubitablement sans discernement de l'éducation participe à la production de la maladie nerveuse" Freud s'appuie ici sur le matériel expérimental fourni par ses malades lors de la cure psychanalytique. Freud s'est instruit au contact des faits, de leur éclairage et explications psychanalytiques. Freud définit la psychanalyse comme un procédé d'investigation de processus mentaux à peu près inaccessibles autrement et comme une série de conceptions psychologiques qui forment finalement une nouvelle discipline scientifique. Pour Freud, la psychanalyse joue un rôle dans l’éducation en permettant d’orienter et d’élever les désirs pour former le caractère de l’enfant.

Durant ses observations et ses stages, Freud a beaucoup appris. Il en conclut que les traitements contre les maladies du système nerveux et autres sont inutiles et inhumains (trépanation, chocs électriques), il appuie ses arguments notamment avec la rencontre du Docteur Breuer avec la prise en charge du cas princeps, Anna 0. Cependant, Freud a mis en place un système de thérapie. Celui-ci consiste à ramener les contenus inconscients au seuil de la conscience. Pour appuyer cet argument Freud dit « L’inconscient se manifeste par les rêves, les actes manqués et les névroses ». Il va mettre en évidence le « ça » qui représente le siège des pulsions refoulées par la censure du surmoi. Le psychisme va tenter de résoudre ce conflit causé par le refoulement et rejeter les pulsions indésirables. Freud va étudier la provenance de ses névroses. Il pense qu’à force d’être rejetés ces contenus vont se traduire par des comportements inappropriés et par la suite cela se caractérisera par des névroses.

III. La sublimation : une alternative à une éducation dite « répressive »

Dès à présent, nous allons nous intéresser à la sublimation, tout d’abord nous allons la définir. La sublimation consiste à satisfaire nos désirs inconscients mais à travers un objet de substitution qui ne heurte pas les exigences du surmoi et ne nous place pas dans une situation d’inconfort psychique. Il s’agit cette fois-ci de détourner les pulsions vers des créations. Ce qui nous mène à l’art, dans ce domaine tout peut être dit, pensé car il s’agit d’un monde fictif. Ainsi l’artiste peut-il libérer ses pulsions et satisfaire ses désirs sans en être conscient.

Freud s’érigera en faux contre une éducation trop répressive. Un enfant ayant subi une éducation trop répressive risque d’être névrosé. Alors dans ce cas, cela modifie le concept de sujet puisque la philosophie a fondé l’essence de l’homme sur la connaissance de soi. Pour Freud, la fonction de la psychanalyse servirait à l’éducation afin de ne pas étouffer le potentiel des enfants mais au contraire de la transformer en vertus positives. Freud peut alors proposer une suggestion pratique visant à empêcher les éducateurs de s'opposer à une pédagogie qui vise à contrôler l'impulsion voire l’interdire. Il pense que la psychanalyse nous aide avantageusement pour l’éducation des enfants en permettant l’orientation de leurs désirs inconscients au lieu de les réprimer.

Conclusion

Comme on l'a vu, si Freud critique la méthode d'enseignement répressive, c’est parce qu’elle est inefficace et qu’elle joue sur l’état mental des enfants. Évidemment, la question de l'éducation est ici un prétexte pour traiter de questions plus profondes, c'est-à-dire la question de la gestion des impulsions. Comme nous l'avons vu, tout l'argument freudien est basé sur l'idée que la pulsion interne n'est pas réellement une sorte d'énergie elle-même. Sa perversion n'est que potentielle, et les adultes ont la responsabilité de guider correctement ce potentiel afin qu'il puisse servir la socialisation des enfants. Reste à savoir s'il existe des forces motrices qui peuvent véritablement être ainsi sublimées. Il faut aussi évaluer la psychanalyse comme discours scientifique, car Freud s'est positionné ici pour cette raison.