Freud, Métapsychologie : l'hypothèse de l'inconscient (2)

Ceci est un commentaire complet fait par un élève et corrigé par un professeur.
Note obtenue : 15.

Dernière mise à jour : • Proposé par: lelizz (élève)

Texte étudié

On nous conteste de tous côtés le droit d'admettre un psychique inconscient et de travailler scientifiquement avec cette hypothèse. Nous pouvons répondre à cela que l'hypothèse de l'inconscient est nécessaire et légitime, et que nous possédons de multiples preuves de l'existence de l'inconscient. Elle est nécessaire, parce que les données de la conscience sont extrêmement lacunaires ; aussi bien chez l'homme sain que chez le malade, et il se produit fréquemment des actes psychiques qui, pour être expliqués, présupposent d'autres actes qui, eux, ne bénéficient pas du témoignage de la conscience. Ces actes ne sont pas seulement les actes manqués et les rêves, chez l'homme sain, et tout ce qu'on appelle symptômes psychiques et phénomènes compulsionnels chez le malade ; notre expérience quotidienne la plus personnelle nous met en présence d'idées qui nous viennent sans que nous en connaissions l'origine, et de résultats de pensée dont l'élaboration nous est demeurée cachée. Tous ces actes conscients demeurent incohérents et incompréhensibles si nous nous obstinons à prétendre qu'il faut bien percevoir par la conscience tout ce qui se passe en nous en fait d'actes psychiques; mais ils s'ordonnent dans un ensemble dont on peut montrer la cohérence, si nous interpolons les actes inconscients inférés. Or, nous trouvons dans ce gain de sens et de cohérence une raison, pleinement justifiée, d'aller au-delà de l'expérience immédiate. Et s'il s'avère de plus que nous pouvons fonder sur l'hypothèse de l'inconscient une pratique couronnée de succès, par laquelle nous influençons, conformément à un but donné, le cours de processus conscients, nous aurons acquis, avec ce succès, une preuve incontestablement de l'existence de ce dont nous avons fait l'hypothèse. L'on doit donc se ranger à l'avis que ce n'est qu'au prix d'une prétention intenable que l'on peut exiger que tout ce qui se produit dans le domaine psychique doive aussi être connu de la conscience.

Freud, Métapsychologie - §. 1 (pp. 66-67 éd. Gallimard)

Depuis la nuit des temps philosophes et scientifiques établissent de nouvelles théorie, qui se succèdent les unes aux autres, qui se complètent ou qui s'opposent. Dans ce dernier cas, l'idée la plus récente vient remettre en cause la valeur de sa précédente et de ce fait, cette nouvelle théorie devient l'objet de nombreuses contestations, parfois virulentes. Ce qui peut s'expliquer par le fait qu'elle vient contredire la plupart du temps des valeurs qui sont acceptées comme viables universellement et ancrées dans les esprits. Prenons l'exemple très connu de Galilée et de l'héliocentrisme. Sa théorie s'est révélée comme extrêmement déplaisante et très fortement critiquée (même si ici, le cas est un peu particulier car des raisons de pouvoir religieux y sont mêlées) car le fait que la Terre constitue le centre du monde était reconnu comme un fait indiscutable par la population, les esprits dit « pensants » et les différents pouvoirs de l'époque. Cette idée a donc bouleversé ce que l'on considérait alors comme une valeur certaine et infalsifiable.
Lorsqu'une théorie est venu remettre en cause le pouvoir essentiel que croyait détenir l'Homme -celui d'être maître de ses actes et pensées-, ce fut à nouveau l'occasion d'une effusion de critiques acerbes mais logiques. Cette théorie définit une formation psychique séparée de la conscience (rappelons que la conscience est ce qui dirige nos actions volontaire et réfléchies et qui nous permet de prendre du recul sur ces dernières) et qui serait à l'origine de certains comportements et/ou de certaines idées qu'on ne peut expliquer de façon rationnelle.
Cette théorie est celle de l'existence de l'inconscient, et à la vue des nombreuses oppositions qu'elle a soulevées la question que l'on peut se poser est la suivante : est ce que cette théorie a réellement lieu d'être? Sigmund Freud qui est lui-même l'auteur de ladite théorie nous répond par l'affirmative dans un extrait issu de son ouvrage Métapsychologie. Il y avance trois raisons principales : la première est qu'elle est nécessaire pour expliquer certains phénomène psychiques, la seconde qu'elle est légitime et enfin il nous apporte des preuves de cette nécessité et légitimité. C'est donc ce que nous allons tenter d'approfondir et d'expliquer à travers notre analyse.

En effet, le droit de travailler scientifiquement -c'est à dire comme si les propos avancés avaient été démontrés, prouvés et reconnus par une majorité de scientifiques- avec cette thèse est

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