Défendez l'hypothèse selon laquelle l'art est un besoin et non un luxe

Le sujet complet: "Rédigez un texte pour défendre l'hypothèse selon laquelle l'art est un besoin pour l'être humain et non un luxe, en vous vous appuyant sur une œuvre d'art de votre choix pour illustrer ce point de vue.", dont voici le devoir maison, par un élève de terminale générale, qui met en relation la notion de l'art et l'artiste américain Haring. Note obtenue: 18/20.

Dernière mise à jour : 21/11/2021 • Proposé par: MD (élève)

Depuis l'aube de l'humanité, l'humain se mut en artiste et il crée de l'art. Ce dernier existe depuis toujours et dans toutes les sociétés; sous des formes souvent différentes. En somme, l'art transcende l'histoire et la traverse. L'art a toujours existé, et nous en avons des traces, par exemple, grâce aux peintures rupestres préhistoriques. Il apparaîtrait alors nécessaire pour toutes les civilisations, même très antérieures à la nôtre. Nous pouvons ainsi voir l'art comme ayant une forme d'universalité, qui n'apparaîtrait donc pas comme un luxe, mais plutôt comme un besoin civilisationnel.

A quels besoins répond dès lors l'art ? Que perdrions-nous si nous supprimions l'art ? Nous verrons ici pourquoi l'art, loin d'être un luxe, permet de communiquer, de transmettre des sentiments, au delà de simplement représenter le beau. Nous développerons ainsi dans un première partie, en quoi l'art est nécessaire comme un moyen d'expression, pour ensuite dans une deuxième partie voir à travers l'exemple de l'artiste Keith Haring, comment l'art peut même servir à sensibiliser et à alerter l'opinion.

I. L'art comme un besoin d'expression

Selon le philosophe grec Aristote, la catharsis est l'état créé par l'art. Celle-ci permet de purifier son âme de ses mauvaises passions. Par exemple, devant une tragédie, nous éprouvons de la peine, de la pitié, voire de la colère ; car cette tragédie peut, grâce au synopsis et à une identification du spectateur, brouiller la frontière entre la fiction et la réalité. Ses sentiments sont donc libérés à ce moment et cela évite qu'ils soient libérés plus tard, lors dans un moment moins propice. Pour aller plus loin, on peut observer ce phénomène dans d'autres formes d'art comme la musique qui a un très fort pouvoir pour influencer nos émotions rapidement ou dans la comédie. Si on en regarde une, nous pouvons alors exprimer notre joie et rire aux éclats sans peur d'être jugé par le regard des autres. La catharsis permet donc une certaine paix sociale, à travers l'expression de nos sentiments dans l'art. Car des émotions qui auraient pu être contenues par le spectateur sont éprouvées, durant la tragédie (par exemple) et non retenues puis déchargées plus tard à un moment inopportun ou contre une personne qui ne le mérite pas. L'art permet de nous libérer de nos sentiments trop puissants et qu'ils seraient dérangeants d'exprimer face à la société.

L'art n'est pas un luxe, en ce sens qu'il est utile à la société. Il permet d'exprimer ses idées et peut même devenir un moyen de lutte idéologique, comme le courant surréaliste, mouvement contestataire des valeurs de l'après-Première Guerre mondiale. En Littérature par exemple, les artistes de ce mouvement tentent de rompre avec l'écriture classique en se détachant de l'esthétique, du réalisme et de la raison. L'art devient insurrectionnel et se libère des contraintes. L'art a d'ailleurs souvent joué un rôle important dans les changements sociétaux. Il nous invite donc à réfléchir sur notre condition humaine, notre place dans la société, tout en nous incitant à agir. Il apparaît donc comme nécessaire dans une société d'avoir des artistes libres pouvant proposer des œuvres contestataires.

II. L'art comme moyen d'alerte

De plus, l'œuvre de style "Pop art" de Keith Haring : "Ignorance=Fear/Silence=Death" est un bon exemple pour illustrer l'hypothèse selon laquelle l'art est un besoin pour l'être humain. C'est une affiche conservée à New York et réalisée en 1989. L'artiste l'a exécuté pour casser les préjugés autour de sa maladie, le sida, et pour lutter contre l'intolérance et l'ignorance (très présente à l'époque) de manière à ouvrir les yeux des spectateurs. On peut y voir trois bandes, sur celle du milieu, la plus grande il y a trois personnages (de couleur jaune sur un fond rouge orangé, des couleurs chaudes qui rappellent l'énergie ; en contraste avec les couleurs froides qui se trouve sur les deux autres bandes bleues, qui ajoute de la profondeur) qui se trouvent dans la même position que les "singes de la sagesse", qui sont un symbole asiatique, dont chacun se couvre une partie différente du visage avec leurs mains. Ces comportements ''d'autocensure'' peuvent se traduire par une forme d'irresponsabilités et de lâcheté face au problème de cause le sida.

Cette œuvre souligne bien la nécessité de l'art pour l'être humain et notamment dans la société. Parce qu'elle sert, ici, à pointer du doigt les tabous et les préjugés sur le sida ainsi que le danger de feindre l'ignorance et de garder le silence face à ce fléau. Le sida est en effet une pandémie assez répandue encore aujourd'hui, qui a tué 40 millions de personnes depuis le premier cas déclarer à Kinshasa dans les années 50. C'est donc grâce à l'aide d'artistes comme Haring et à son engagement dans la lutte contre cette maladie que les jeunes sont mieux informés et que le désastre pourra être endigué, cela souligne le rôle essentiel que tiennent les artistes dans une société. De plus, cette œuvre d'art est un besoin pour l'artiste de parler et d'informer au sujet de sa maladie, dans l'espoir d'éviter à d'autres personnes de l'attraper. Sans compter que les autres malades peuvent alors s'identifier à l'artiste, voir même mieux appréhender cette épreuve.

Conclusion

L'art peut apparaître donc comme d'utilité publique, ici comme une campagne de sensibilisation contre le sida. L'art est alors indispensable pour la vie en collectivité, par son caractère universel et sa possibilité de transmettre des messages. Le besoin de l'être humain et de la société en général pour l'art est souligné par son utilité pour ses membres. Ce n'est donc pas un luxe dont on peut se passer sans en voir apparaître les graves conséquences. Comme le disait ce grand nom de la peinture contemporaine "l'art est comme la vie, la vie comme l'art", indispensable l'une à l'autre, car la vie permet l'art et l'art est nécessaire à la vie.