Notre étude porte sur un extrait de l’ouvrage philosophique de Montesquieu, De l’esprit des lois, publié en 1748. L’auteur s’interroge à propos de la liberté, et se pose plus précisément la question suivante : comment définir la liberté ? La liberté est en effet un concept complexe. Au sein des démocraties, les citoyens doivent suivre la loi et sont donc contraints par elle. La contrainte étant opposée à la liberté, il semble paradoxal pour des citoyens d’être libres. Pourtant, Montesquieu affirme le contraire. Il explique que les lois contraignent en effet le citoyen, mais lui offrent aussi une certaine liberté. Pour Montesquieu, la liberté, bien que limitée par la loi, ne lui est pas antithétique : la liberté dépend des lois. Ainsi, il explique d’abord que la liberté a un lien avec la politique, les lois et donc le droit. Il oppose ensuite les notions de liberté et d’indépendance. Enfin, il expose le lien complexe entre liberté et pouvoir. En suivant ce plan, nous allons analyser plus en détail les arguments de Montesquieu.
I. La liberté a un lien avec la politique, les lois et donc le droit
Tout d’abord, l’auteur explique que la liberté a un lien avec la politique, les lois et donc le droit. La réflexion de Montesquieu dans ce premier paragraphe est divisée en deux étapes de problématisation que nous allons analyser.
Dans la première étape, l’auteur signale un écart entre l’apparence et la réalité. Effectivement, Montesquieu affirme dès la première phrase : « dans les démocraties, le peuple paraît faire ce qu’il veut ». Le verbe paraître est implicitement opposé au verbe être : il y a une contradiction entre l’apparence et la réalité. Le peuple paraît faire ce qu’il veut – donc paraît libre –, mais il ne l’est pas totalement. L’auteur insiste sur cette idée dans la phrase « la liberté politique ne consiste point à faire ce que l’on veut ». L’utilisation de la négation totale montre que Montesquieu est certain de ce en quoi la liberté ne consiste pas : un pouvoir illimité. À ce stade de sa réflexion, Montesquieu commence donc à répondre à sa problématique en définissant d’abord la liberté par ce qu’elle n’est pas.
Montesquieu considère la démocratie comme un accès à la liberté, mais il nuance dès le début de l’extrait la définition qu’on en donne. La liberté dans une démocratie, ce n’est pas faire ce que l’on veut. Apparaît donc un paradoxe : si la liberté ne consiste pas à faire ce que l’on veut, alors nous somm