Sans autrui, y aurait-il des passions ?

Dissertation entièrement rédigée en trois parties :
I. Thèse: Le passionné, un être solitaire,
II. Antithèse: Le désir de reconnaissance par autrui, origine de la passion,
III. Synthèse: autrui, un intru nécessaire

Dernière mise à jour : 15/09/2021 • Proposé par: sgaillard (élève)

Introduction



Qui voit souvent de jeunes gens nostalgiques sait parfaitement qu'il n'est qu'une question à poser: Comment s'appelle-t-Elle ? A ceux--là jamais vous ne ferez croire que leur passion trouve peut-être sa source ailleurs que dans la perfection de l'être aimé... Ainsi le sens commun voit dans la plus grande des passions, la passion amoureuse, l'expression d'une attirance vers autrui. N'est-ce pas là en fait une vision réductrice? Certains romantiques, dans leur exaltation du moi, semblent l'affirmer.

Citons Musset:
"[i]Aimer est le grand point, qu'importe la maîtresse,
Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse.[/i]"

Deux abîmes se présentent alors: Considérer autrui comme l'objet et la source uniques de la passion ne serait qu'une illusion. A contrario, imaginer faire abstraction de l'existence d'Autrui dans la conduite de ses passions peut avoir des conséquences dangereuses, isolement, et, peut-être, mégalomanie.

I. Thèse: Le passionné, un être solitaire

1) Passion et imagination

Camus évoque le charme comme "une manière de s'entendre répondre oui sans avoir posé aucune question claire." L'être passionné, pensons au jaloux par exemple, est en effet en permanence en recherche d'indices soutenant sa passion. Son imagination déborde. Il vit dans l'illusion. Il apparaît que la cécité du passionné est dans l'essence même de la passion. Elle est ce qui donne à l'émotion sa durée, donc son caractère de passion. Toute chose extérieure à l'objet de la passion perd son intérêt. L'être passionné, monomaniaque, tend donc à rompre avec le monde. Par opposition, l'objet de la passion est généralement idéalisé. Le domaine de prédilection de la passion est alors, semble-t-il, l'esprit humain dans son individualité. Stendhal parle de cristallisation: de même qu'au fil du temps un bâton déposé dans une mine de sel se couvre d'une couche brillante, l'individu aimé, peu à peu, dans l'esprit de l'amant, se transforme en un absolu...

2) La passion, quête d'absolu

Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac :
"[i]On ne se bat pas dans l'espoir du succès,
c'est bien plus beau lorsque c'est inutile.[/i]"

La passion peut ainsi être vue comme une fin en soi, comme ce qui doit représenter l'essence de la vie. Elle est alors un choix, une décision individuelle; elle est le moyen d'atteindre un absolu, de se rapprocher du sublime. On commémorera le 19 janvier prochain le 27è anniversaire de

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