Le bonheur est-il le bien suprême ?

Dissertation entièrement rédigée en trois parties :
I. Le bonheur comme idéal et comme une recherche perpétuelle,
II. Mais ce qu'implique la recherche du bonheur permet d'émettre des réserves quant à sa suprématie,
III. L'essence même du bonheur risque de plus de déposséder l'être humain de sa nature profonde

Dernière mise à jour : 16/03/2021 • Proposé par: helenev (élève)

Introduction

« Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes ». Aragon illustre, dans ce vers du poème « Prose du bonheur et d'Elsa », extrait du Roman inachevé, et en le liant à la tristesse, l'une des contradictions inhérentes à la notion de bonheur. Le poète laisse sentir dans son vers une certaine nostalgie dont il est délicat de dire si elle s’apparente au bonheur en lui-même ou à l’illusion du bonheur. De plus, s’il est associé à un état de plénitude de l’être, à un manque surmonté durablement, n’inclut-il pas d’autres éléments et n’entraîne-t-il pas certains sacrifices ?

Le bonheur, selon la vision communément admise, n’est qu’éphémère ; peut-il alors être considéré comme un bien, comme une notion qui suggère une certaine durée pour celui qui la possède ? Est-il possible de le rendre durable, quelles seraient les conséquences pour l’être d’un bonheur illimité, cela serait-il envisageable ? Le bonheur est-il le bien suprême ?
Le bonheur constitue un idéal pour l’homme et une recherche perpétuelle, mais cette recherche amène néanmoins à se demander ce que le bonheur implique et s’il ne serait pas possible d’émettre certaines réserves quant à sa suprématie, et si, enfin, son essence même ne déposséderait pas l’être humain de sa nature profonde.

I. Le bonheur comme idéal et comme une recherche perpétuelle

Le bonheur est vu depuis l’antiquité comme un idéal, ce qui est confirmé par l’eudémonisme, doctrine des philosophes de cette période qui le met au-dessus de toute chose et qui le disent accessible par la sagesse. Cette notion, difficile à atteindre, marque en elle-même la hauteur du bonheur. Il semble en effet lointain, souvent inaccessible, ce qui le valorise et pousse à une idéalisation encore plus grande. Le risque de cette idéalisation serait néanmoins de ne plus inscrire le bonheur que comme une illusion, comme un but que chacun se fixerait mais sans pouvoir le toucher ; or, une illusion peut-elle être considérée comme un bien ? Il faudrait alors pour cela le rationaliser, le cadrer afin de voir quels moyens a chacun de l’atteindre.

En quoi consiste le bonheur ? Il se rapproche en premier lieu du fait d’être heureux, état qui semble pouvoir être atteint par la satisfaction des désirs. S’ils peuvent ainsi apporter le bonheur, ils sont cependant le plus souvent une source de frustrations et de souffrance. Etre heureux impliquerait ainsi de savoir canaliser ses désirs, de savoir comment les satisfai

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