Voltaire, Candide - chapitre 5, paragraphes 3 à 5

Analyse du chapitre 5 de candide rédigé par un élève, présentant : le procédé stylistique du passage, les comportement antagonistes des personnages et enfin le message de Voltaire sous-entendu dans le texte.

Dernière mise à jour : 15/09/2021 • Proposé par: zetud (élève)

Texte étudié

À peine ont-ils mis le pied dans la ville en pleurant la mort de leur bienfaiteur, qu'ils sentent la terre trembler sous leurs pas ; la mer s'élève en bouillonnant dans le port, et brise les vaisseaux qui sont à l'ancre. Des tourbillons de flammes et de cendres couvrent les rues et les places publiques ; les maisons s'écroulent, les toits sont renversés sur les fondements, et les fondements se dispersent ; trente mille habitants de tout âge et de tout sexe sont écrasés sous des ruines, Le matelot disait en sifflant et en jurant : « Il y aura quelque chose à gagner ici. Quelle peut être la raison suffisante de ce phénomène ? disait Pangloss. Voici le dernier jour du monde ! » s'écriait Candide. Le matelot court incontinent au milieu des débris, affronte la mort pour trouver de l'argent, en trouve, s'en empare, s'enivre, et, ayant cuvé son vin, achète les faveurs de la première fille de bonne volonté qu'il rencontre sur les ruines des maisons détruites et au milieu des mourants et des morts. Pangloss le tirait cependant par la manche. « Mon ami, lui disait-il, cela n'est pas bien, vous manquez à la raison universelle, vous prenez mal votre temps. Tête et sang ! répondit l'autre, je suis matelot et né à Batavia ; j'ai marché quatre fois sur le crucifix dans quatre voyages au Japon ; tu as bien trouvé ton homme avec ta raison universelle ! »

Quelques éclats de pierre avaient blessé Candide ; il était étendu dans la rue et couvert de débris. Il disait à Pangloss : « Hélas ! procure-moi un peu de vin et d'huile ; je me meurs. Ce tremblement de terre n'est pas une chose nouvelle, répondit Pangloss ; la ville de Lima éprouva les mêmes secousses en Amérique l'année passée ; même causes, même effets : il y a certainement une traînée de soufre sous terre depuis Lima jusqu'à Lisbonne. Rien n'est plus probable, dit Candide ; mais, pour Dieu, un peu d'huile et de vin. Comment, probable ? répliqua le philosophe ; je soutiens que la chose est démontrée. » Candide perdit connaissance, et Pangloss lui apporta un peu d'eau d'une fontaine voisine.

Le lendemain, ayant trouvé quelques provisions de bouche en se glissant à travers des décombres, ils réparèrent un peu leurs forces. Ensuite, ils travaillèrent comme les autres à soulager les habitants échappés à la mort. Quelques citoyens secourus par eux leur donnèrent un aussi bon dîner qu'on le pouvait dans un tel désastre. Il est vrai que le repas était triste ; les convives arrosaient leur pain de leurs larmes ; mais Pangloss les consola en les assurant que les choses ne pouvaient être autrement : « Car, dit-il, tout ceci est ce qu'il y a de mieux. Car, s'il y a un volcan à Lisbonne, il ne pouvait être ailleurs. Car il est impossible que les choses ne soient pas où elles sont. Car tout est bien. »

Voltaire, Candide, ou l'Optimisme - chapitre 5, paragraphes 3 à 5

Dans cet extrait de Candide (ou l'optimiste), qui est un conte philosophique, l'auteur s'en prend à la philosophie de Leibniz, prétendument optimiste, caricaturé par le philosophe Pangloss qui en extrait l'une des formules : "Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possible". Narrées dans un style animé et ironique, les aventures rocambolesques de Candide constituent la meilleure réfutation de tout discours à vocation métaphysique : aux quatre coins du monde, Candide découvre la même misère, les mêmes injustices. La sentence proférée par le Héros au terme de son périple: "Il faut cultiver son jardin", résume la morale Voltairienne, mélange de pragmatisme et de scepticisme. Voltaire qui est l'écrivain de Candide est un homme issu de la bourgeoisie Parisienne. Il fait de bonnes études chez les Jésuites puis fréquente les libertins; des ses débuts d'écrivains son impertinence lui vaut-être emprisonné à la Bastille (1717-1718). En sortant de prison, il passe deux ans en exil en Angleterre et publie à son retour deux tragédies, Brutus (1730) et Zaïre (1732) cette dernière œuvre lui valant un triomphe. Plus tard paraissent les lettres philosophiques sur l'Angleterre (1734), apologie de la liberté politique et du régime britannique. Son livre provoque un scandale car, il critique la France de ce fait Voltaire se retire à Ciney (haute-marne) chez la marquise du Châtelet, où il écrit une dizaine de tragédies. Puis il part en Prusse, invité par le roi Frédéric II. De retour en France il s'installe à la frontière Franco-Suisse où il accueille les hommes les plus brillants. Peu avant sa mort il revient à Paris où il est accueilli en Héros. Voltaire a abordé tous les genres et tous les sujets avec brio. Son œuvre comprend une épopée, La Henriade (1728), des tragédies (Brutus, Zaïre etc...), des ouvrages philosophiques Traité sur la tolérance (1763) etc...
Nous allons étudier une partie du Chapitre 5 de Candide ou l'optimiste, s'intitulant "Tempête, naufrage, tremblement de terre, et ce qui advint du Docteur Pangloss, de Candide et de l’Anabaptiste Jacques". Ce chapitre commence par un tremblement de terre qui se déroule à Lisbonne. Nous allons chercher à répondre en quoi l'évocation d'un fait divers dans un conte permet une réflexion philosophique pour voltaire. Pour cela dans un premier temps nous étudierons l'évocation du fait divers dans l'extrait, puis dans un deuxième temps le fait divers et la réaction des personnages par rapport à ce fait divers, et

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