Travailler moins, est-ce vivre mieux ?

Annale bac 2016, Série S - France métropolitaine

Une copie entièrement retranscrite d'un élève.

Dernière mise à jour : 03/08/2023 • Proposé par: Pikanus (élève)

Communément, la notion de travail se rapporte à celle de pénibilité. Ainsi, jusque dans son origine étymologique, le mot « travail » suggère l’idée du supplice, de la servitude. Le temps consacré au travail par un individu dans la recherche de ce qui lui est essentiel pour vivre est synonyme d’absence de liberté. Il n’accepterait ainsi cette tâche que parce qu’elle lui apporte un revenu. C’est ce revenu qui va permettre à l’individu de se libérer des besoins qui, initialement, l’asservissent. Travailler moins c’est diminuer sa charge de travail. Cependant, vivre mieux se traduit dans la pensée générale par une augmentation du niveau de vie et un accroissement de la consommation. Or, il faudrait travailler plus pour pouvoir assumer financièrement ce surplus de consommation. Au premier abord, on ne voit donc pas pourquoi travailler moins permettrait à l’homme de vivre mieux puisque c’est son travail qui lui permet de vivre. Mais, si les individus possédaient plus de temps à consacrer à leurs loisirs, ils pourraient être libérés des contraintes imposées par le travail et, dans ce cas, ne vivraient-ils pas mieux ?
Dans un premier temps, il faut ainsi soulever la question du « vivre mieux ». Est-il synonyme de liberté et de loisirs ? Car si le travail va de pair avec aliénation, une vie de travail irait de pair avec la garantie d’un bonheur impossible. C’est pourquoi l’homme peut se poser le questionnement d’une vie libre, sans préoccupation aucune. Dans un second temps, il faut déterminer quoi faire du temps libre obtenu grâce à la baisse du temps de travail. Car les pièges tendus par les sociétés productivistes occidentales sont nombreux et ils peuvent mener l’individu à une aliénation de lui-même. La question d’un travail différent qui mènerait à un développement de l’existence se pose donc.

Une vie meilleure est-elle synonyme d’inaction, de paresse ou d’oisiveté ? Le travail en tant que labeur et souffrance, apparaît aux yeux de la société comme un standard et l’homme se retrouve aliéné par l’outil de production. Sa condition humaine est-elle encore complète ou n’est-il plus qu’un prolongement de la machine ? Ne risque-t-il pas de perdre son essence dans le travail ? Cette négation totale de l’individu dans l’acte productif justifie pleinement la vocation de travailler moins. L’effectuation répétée d’une même tâche conduit à une forme d’abrutissement de celui-ci. Tel un Sisyphe, l’ouvrier dit « spécialisé » peut se poser la question de l’atteinte du bonh

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