Introduction
Hobbes affirme que l'homme est un loup pour l'homme, indiquant par ces mots que la violence est un phénomène naturel chez l'humain. Mais pourtant, le loup n'est pas un loup pour le loup, alors qu'il peut tuer violemment sa proie. La violence, force brutale qui contraint ou détruit un être, semble être l'apanage spécifique de l'humain, mais seulement parce qu'elle n'est pas humaine, mais animale, bestiale, ou simplement naturelle. On peut donc se demander s'il n'y a de violence que pour l'homme. On peut constater en effet, et ce sera l'objet de notre première partie, que la violence est un fait de nature, et que l'homme n'est pas le seul qui soit capable de l'exercer ou de la subir, encore qu'il soit apparemment le seul à pouvoir désigner comme violence un acte qui vise à la destruction d'un autre être. La violence, nous le montrerons dans un second moment, semble n'avoir de sens que pour l'homme, précisément parce qu'elle est l'absolument non humain, et exprime l'animalité dans laquelle il peut se dégrader. Cette double nature, humaine et non humaine, qui fait peser sur l'homme la menace permanente de l'inhumanité, semble donc la condition pour que la violence prenne sens comme ce contre quoi l'homme doit lutter pour construire son humanité.
I – La violence est un fait de nature et l'homme n'est pas le seul qui soit capable de l'exercer ou de la subir
A – Description du phénomène de la violence
La violence est définie comme une force brutale qui contraint, soumet, un être ou une chose. On parle de la violence des éléments déchaînés, de la violence des lois naturelles qui conduit certains êtres vivants à en détruire d'autres, de la violence d'un acte ou d'une émotion chez un homme. On désigne par là le moment où des forces brutales se mettent en mouvement et produisent des effets destructeurs pour d'autres êtres, ou éventuellement, pour l'être qui manifeste cette violence, lorsqu'elle se retourne contre lui.
- La violence détruit l'unité, l'intégrité d'une chose, d'un être. Cela vaut pour toute forme de violence. Ce qui est visé, c'est la destruction de quelque chose est uni dans une identité. Il y a des forces qui unifient un être, le tiennent ensemble, et la violence, c'est lorsqu'on oppose à ces forces d'autres forces qui tendent à briser cette unité, pour atteindre à la mort du corps (dans tous les sens du terme : corps humain, animal, objet inanimé, corps politique, etc.).
B – Il entre dans la violence égal