Peut-on ne pas être soi-même ?

Note : 15 en Terminale Scientifique, copie d'élève corrigée par le professeur. Commentaire "Bonne méthode d'introduction et de conclusion. Développement bien orienté, qui fait preuve de réflexion et de recherches. Seule critique : l'idée de légitimité n'est pas vraiment maîtrisée et souffre de confusion avec l'idée de nécessité matérielle."

Dernière mise à jour : 16/03/2021 • Proposé par: mardrosteen (élève)

Le fait d’admettre que l’on peut ne pas être soi même alors qu’on reste la même personne est au premier abord inconcevable,l’idée que on peut a la fois être soi même et le contraire est un paradoxe. Imaginez vous que durant votre travaille, votre patron vienne plusieurs fois par jour vous demander si vous êtes toujours la même personne et non un autre…vous le prendriez tout de suite pour un original,et avec le temps(pour les plus susceptibles) porteriez même plainte pour harcèlement morale. Néanmoins pourquoi le jugement et le doute envers ses employés ne sont pas légitimes pour le patron qui peut tout simplement à l’aide de cette question qu’il trouve drôle pouvoir s’approcher de son salarié afin de contrôler si il n’aurait pas consommé sur son lieu de travaille une quelconque substance psycho active sous l’effet de laquelle il serait moins productif et « voyons grand » dangereux pour lui et pour les autres; de même pour connaître l’état mentale de ses subordonnés pouvant tout aussi bien engendrer des risques.
Parce que aujourd’hui on entend très souvent les gens se défendre après avoir commis un acte que leur conscience ou leur entourage reproche en disant « je n’étais pas moi-même » nous allons ici essayer de comprendre le sujet en se posant ces questions : L’homme possède il des moments ou la possibilité de ne pas être soi même est réalisable ? Est il nécessaire d’être soi même ? Avons nous le droit d’être ou de ne pas être nous même ?

Pour commencer montrons que l’individu peut dans certains cas perdre ses moyens, sa volonté, sa conscience, son identité ce qui revient a perdre son soi. La consommation d’alcool sans modération entraînant un état d’ivresse élevé au point de dire ou de faire des choses que l’on n’a jamais dit et que personne n’a entendu ou imaginé de vous auparavant est un exemple populaire qui pourrait démontrer qu’une personne en restant elle-même (elle garde la même apparence) change de comportement qui est une partie de son identité, souvent le sujet est « spectateur » de ses actions comme si il s’en détachait.
Dans le cas des malades mentales (psychique) ou le soi conscient est remplacé par des pulsions inconscientes c'est-à-dire non apparues à la conscience, un tel phénomène est un oubli de ses principes moraux et une irresponsabilité, on peut ici se référer à Freud et son étude de l’ics. L’exemple de l’état du spectateur est observé chez les malades schizophrènes qui après avoir commis un acte par exemple un meurtre, nient avoir commis l’homicide mais pourtant avoir assisté ou/et vu le déroulement du crime par conséquent le terme « spectateur » peut évoluer en « témoin » de son autre soi.
Le cas très intéressant pour ma dissertation serait l’amnésie car quand l’homme est atteint de cette maladie il perd une partie ou la totalité de sa mémoire c'est-à-dire une partie ou la totalité de son soi, idée émise et défendu par Locke qui dit que la conscience de soi doit s’accompagner de la mémoire en quoi si nous poursuivons l’idée de Locke un homme qui a perdu toute sa mémoire n’est plus un individu.
De plus du point de vue du soi social l’amnésie est un fléau pour le malade et surtout pour son entourage car le soi sociale est basé sur les relations extérieures à son soi intérieur par exemple je veux parler de l’intersubjectivité des consciences « autrui est le médiateur indispensable entre moi et moi-même » Jean Paul Sartre l’être et le néant (1943) Gallimard. Sans le soi social le soi profond est déformé, privé d’une partie de lui-même. Trop rapide : commenter Sartre en montrant comment le soi est constitué par les relations, que ce soit affectivement, ou dans ses capacités intellectuelles et pratiques.

On peut conclure cette première partie en affirmant que a priori il y a possibilité dans certains cas extrême de ne plus être soi même mais être partagé entre soi qui apparaît a notre insu au moment ou notre « sur soi » est affaibli qui est le soi (social, morale).
L’enjeu suivant serait de voir si il est libre ou nécessaire (ce qui ne peut pas ne pas se produire) de ne plus être soi même.

D’abord on peut affirmer que ne pas être soi même est possible dans certains cas qui nécessite certaines conditions contingentes, par exemple reprenons notre exemple initial du patron et ses chers employés, pour pouvoir être soul à son lieu de travail, notre salarié devra par des procédés ingénieux y introduire de l’alcool et le consommer tout aussi furtivement. Ces conditions réunis la possibilité va se produire. Possible mais pas libre.
L’amnésie reste le cas particulier car c’est le hasard qui décide si une personne deviendra amnésique ou non, par exemple comment peut on savoir sur la quelle des cent personne qui ne cessent de brailler sous ma fenêtre tombera la chandelier bronze fin dix-huitième que je vais lâcher et si après choc l’heureux gagnant deviendra amnésique ? Illogique : Vous travaillez sur la nécessité matérielle, alors que la seule nécessité dont on peut parler dans le cadre de la légitimité est la nécessité morale.

Ensuite on admet qu’il est nécessaire qu’on ne puisse ne pas être soi même, pensée que je qualifie ici de fausse, ce que je vais démontrer tout de suite par l’absurde. Il est vrai que des comportements provoqués par des substances citées auparavant donne l’impression de ne plus être le même soi en tout cas en perdre des parties (morale, apparence), donc on en déduit que les parties qui composent notre soi n’ont aucun lien et sont indépendantes car à l’aide de l’alcool on ne change pas toute la personne. Et c’est ici l’erreur car notre soi est un ensemble indéniable de lui-même, et que par conséquent le fait de paraître de ne plus être soi même et a l’origine d’une décision du soi originel au quel est rattaché toute la conscience, ça peut être une décision sociale, paraître d’une manière pour être accepté et bien vu selon les moeurs, aujourd’hui on observe ce phénomène chez beaucoup d’immigrants qui renient leur culture en apparence pour être accepté, (pas vraiment : c'était vraiment dans les années soixante à quatre vingt, mais aujourd'hui, la tendance est plutôt à revendiquer bruyamment son origine.) ou un individu qui a besoin d’un autre pour combler son soi mais qui se résigne a ne pas combler ce désir pour pas perdre les acquis de son soi social si l’objet de son désir ne correspond pas a son milieu socioculturel.
Un acteur de théâtre va prendre l’identité d’un autre le plus possible pour mieux représenter le soi de son personnage mais son soi originel reste la au plus profond de lui, même ci des fois des acteurs perdent la tête et vivent de leurs personnage mais c’est de l’ordre des maladies mentales. On peut citer Kierkegaard « le moi est cloué pour l’éternité à la conscience » ce qui change c’est l’apparence. On peut conclure cette partie en disant que on est le même soi qui évolue et qui a le droit de paraître autre que son essence…

Pour finir, en laissant de coté les strictes apparences, on ne peut pas ne pas être soi même car le soi est rattaché a la conscience qui décide de changer des « soi » apparent pour mieux s’adapter a son environnement et a ses principes moraux. Il n’est pas possible de se détacher de son soi. En droit il est légitime qu’un individu paraisse ne pas être soi même pour mieux vivre son soi social. Les marginaux n’acceptent pas de dissimuler leur soi et dévoilent une plus grande partie de leur soi profond .Alors l’enjeu de moins dissimuler son soi profond serait de partager plus avec l’autre et élargir l’intersubjectivité ce qui permettrait a l’échelle des cultures un métissage plus accompli que celui d’aujourd’hui rempli d’hypocrisie et de malentendus.