La mémoire est-elle nécessaire à l'Histoire ?

Ceci est un corrigé complet fait par un élève qui a obtenu 16 sur 20.

Dernière mise à jour : 16/03/2021 • Proposé par: mattdu33 (élève)

Introduction

Nous vivons dans un temps qui attache une grande importance à l’enseignement de l'histoire. Il nous semble en effet que l’histoire est une discipline indispensable à la formation des citoyens dans l'Etat. Les historiens nous rappelle toute l'importance du devoir de mémoire à l'égard de ce passé barbare que nous ayons traversé. Garder mémoire en n’oubliant pas le passé, c’est demeurer vigilant et être capable de déceler ce qui dans notre temps risquerait de s’avérer une répétition sinistre du passé. Il paraît donc important de donner à l’enseignement de l'histoire une place de premier plan, afin que les générations à venir ne demeurent pas aveugles au présent ; l’enseignement de l’histoire tend en effet à montrer que le présent n'existe que parce qu'il a été fait par un passé.

Pourtant, ce consensus autour de la valeur de l’histoire ne suffit pas à évacuer des doutes et des critiques. Vouer un culte au passé, surenchérir sans cesse sur la mémoire, c’est aussi risquer d'alourdir le présent d'un poids écrasant et irrévocable. Dans la conscience des peuples, il est aussi vital que l’on soit capable de laisser le passé là où il est, pour créer un monde nouveau, en donnant au présent toutes ses chances, sans une sempiternelle référence au passé. Pour créer, il faut pouvoir oublier ce qui doit l’être. Or la tendance à l’historicisme tend au contraire à déprécier toute initiative et à lester le présent de toutes les comparaisons. L’histoire fait de nous des tard venus, des avortons malhabiles d’un passé toujours plus glorieux que notre présent médiocre et vide. Quel rôle joue la mémoire et l'oubli dans l'histoire ?

I. Vocation de l’histoire et devoir de mémoire

Les premiers historiens grecs enseignaient déjà que la tâche de l’historien est de construire une mémoire inaltérable contre les méfaits du temps et l’usure de l’oubli. Mais ils pensaient surtout qu’un peuple doit conserver l’héritage, de ce que le passé lui a légué de plus glorieux, de plus inspirant pour les générations à venir. L’histoire est apologétique, elle est écrite pour que soit offerte à la vénération des hommes une grandeur qu’ils puissent admirer.

Les historiens contemporains modifient cette perspective, car il y a non seulement mémoire de ce qui mémorable, mais surtout devoir de mémoire à l’égard de ce qui est loin d’être glorieux. La nuance est subtile. Si, à la limite, la mémoire maintient seulement ce qui a été, elle ne dicte pas d’im

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