À quoi bon être dans le vrai ?

La correction d'un professeur de terminale.

Dernière mise à jour : • Proposé par: Netris5 (élève)

La vérité est une valeur considérée plus haute que le faux, mais nous pouvons interroger cette hiérarchie et nous demander à quoi bon être dans le vrai devant le spectacle d’érudits malheureux et de ceux qu’on appelle des "imbéciles heureux". L’expression "À quoi bon" signifie "pourquoi", "dans quel but", ou encore "à quelle fin" : une question qui commence par ces termes nous interroge sur la finalité de quelque chose, sur sa raison d’être. "Être dans le vrai" signifie "être dans la vérité", ne plus être dans l’erreur, l’ignorance ou le faux, mais avoir découvert ce qui est vrai. Nous sommes dans le vrai quand nos croyances correspondent ou sont en adéquation avec la réalité, quand nos idées reflètent le monde, en sont les miroirs.

Le sujet peut apparaître étonnant au premier abord. En effet la vérité est une valeur peu questionnée par le sens commun : elle est bonne en elle-même et le vrai est préférable à son contraire, le faux. Néanmoins, faut-il véritablement toujours rechercher et connaître la vérité ? N’y a-t-il pas des vérités blessantes et d’autres immorales, taboues ? La vie d’un savant est-elle nécessairement plus heureuse que celle d’un homme plein de préjugés ? Dans cette dissertation nous allons nous demander si nous avons de bonnes raisons de rechercher la vérité. L’enjeu est entre autres d’évaluer la justification de la science, de la philosophie, mais aussi de la religion, qui toutes trois prétendent dire le vrai. Devons-nous leur obéir et les respecter si le faux est préférable au vrai ?

Dans un premier temps nous soutiendrons qu’il y a un plaisir naturel à rechercher et à contempler la vérité et que c’est là la première justification de la curiosité du savant. Par la suite, nous défendrons que la vérité n’est pas la plus haute des valeurs, le souverain bien, et qu’elle nous promet en réalité le malheur. Enfin, nous adopterons une conception plus pratique de la vérité, verrons qu’elle nous apporte non le bonheur, mais le confort, puis que l’utilité est l’essence même du vrai.

I. Il y a un plaisir naturel à rechercher et contempler la vérité

Il est dans notre intérêt de connaître la vérité car elle peut nous être utile pour plein de choses.

« Savoir c’est pouvoir » comme le disait Michel Foucault. Néanmoins l’argument le plus fondamental pour la quête de la vérité n’est-il pas en amont, non pas dans les conséquences pratiques de l’obtention de la vérité, mais dans le plaisir de la recherche intellectuelle

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