Ma liberté est-elle entravée par la liberté ou par l'esclavage d'autrui ?

Devoir effectué au préalable à la maison, puis 2h pour le recopier en cours.

Dernière mise à jour : 28/01/2024 • Proposé par: BRAUITUTE (élève)

« La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas autrui » selon la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, c’est-à-dire qu’elle consiste à être autonome soit faire ce qu’on veut quand on le veut, sans contrainte sans obligation de choix. Néanmoins les autres nous empêchent souvent de faire ce qu’on veut. Ainsi nous pouvons considérer que ce sont des obstacles à ma liberté. C’est ainsi qu’émerge une interrogation cruciale : ma liberté est-elle entravée par la liberté ou par l’esclavage d’autrui ?

D’une part, nous pouvons annoncer que notre liberté trouve ses limites dans la liberté qu’expriment d’autres individus. En effet les interactions entre individus peuvent parfois conduire à des restrictions sur la liberté d’autrui. Cependant, d’autre part cela ne prend pas en compte le fait que dans certaines situations, autrui n’est pas libre à cause de l’oppression qu’il subit.

Ainsi la liberté d’autrui étant l’essence même d’absence de contrainte ne peut pas être bâtie sur l’oppression, car ce dernier n’est ni juste ni authentique. Dans cette perspective, nous examinerons en premier lieu, en quoi ma liberté peut être entravée par la liberté d’autrui avant de nous pencher sur l’esclavage qui peut être enduré dans certains cas. Finalement, nous verrons en quoi cette dernière a des limites autres que les personnes qui nous entourent.

I. Ma liberté est entravée par la liberté d’autrui

Comme la citation de John Stuart Mill l’énonce « La liberté de l’individu doit être ainsi bornée : il ne doit pas se rendre nuisible aux autres »; nous pouvons en déduire que ma liberté est forcément contrainte à un moment par l’expression des autres.

En premier lieu, en tant que société où vivent plusieurs individus dotés de droits et libertés similaires, nous assistons sans même vraiment le vouloir à une connexion entre individus qui peut entraîner des situations où ma liberté peut être entravée par celle des autres. Pour exemple, un membre de ma famille peut effectuer le ménage dans la maison or si l’aspirateur fait par exemple trop de bruit pour moi, cela peut restreindre ma liberté de vouloir un environnement calme.

De même, nous donnons la possibilité à l’État d’exprimer sa liberté. Cette dernière est reconnue par les individus, car comme nous l’avons élu, alors on reconnaît de se soumettre à la loi du corps politique. Or ce dernier peut à tout moment décider de restreindre les libertés de chacun par des lois. Pour exemple, si un règlement du code de la route est mis en place, et quand bien même il semble assurer le bon fonctionnement de circulation, ma liberté peut être contrainte par le fait qu’on m’impose des sens de circulation ou une limitation de vitesse... que l’État a mis en place en exprimant sa propre liberté.

Finalement, comme le monde est déterminé par une chaîne causale c’est-à-dire qu’il est le résultat de causes et conséquences il y a forcément eu à un moment l’implication d’autrui pour que quelque chose survienne. Pour exemple nous pouvons prendre le film « L’étrange Histoire de Benjamin Button » où le déterminisme (thèse philosophique selon laquelle la succession des évènements est entièrement déterminée par la causalité) prouve que le choix effectué au début par une personne implique forcément des conséquences sur moi. Quand bien même la liberté d’autrui n’est pas une illusion, et qu'il peut à tout moment choisir, il contraint bien ma liberté, car son choix donne résultat à une conséquence sur moi qui n’ai que le choix de la subir.

TRANSITION Nous venons de démontrer que ma liberté est parfois restreinte par la liberté d’autrui. Or autrui n’est pas tout le temps libre, car cela dépend encore une fois d’autrui. Cela signifie qu’il est victime d’esclavage et d’oppression. Ainsi une question demeure : en quoi ma liberté va tout de même être entravée ?

II. Ma liberté est entravée par l’esclavage d’autrui

Tout d’abord, quand nous utilisons le mot esclavage, nous devons aussi prendre en compte le fait que cette soumission est toujours une affaire collective, car cela va indirectement créer, un environnement où les droits, mais surtout les libertés de chacun vont être menacées, voire entravée. En guise d’illustration, si la France devenait à être un territoire colonisé et ainsi victime d’esclavage, si un lieu précis se voit être exploité alors, chaque Français va forcément avoir peur, car cela peut à tout moment se répandre et c’est à ce moment-là que ma liberté peut être restreinte.

Par ailleurs, il semble indispensable de parler de la place qu’occupe la conscience morale dans l’empêchement d’expression de liberté. En effet ce juge d’intérieur qui décide à notre place met en avant un rapport dominant/dominé qui nous dépasse, car elle crée une division entre la raison et son désir qui par conséquent nous fait apparaître cette voix comme une contrainte extérieure. Lors du dilemme du tramway, la conscience morale d’autrui entrave notre liberté de survivre, car finalement le choix ne dépend pas de nous ni des autres qui sont soumis à cette forme d’esclavage où le juge décide. Dès lors que la conscience morale est présente chez autrui, ma liberté va forcément être entravée.

TRANSITION Depuis le début, nous abordons la liberté comme un concept où la place de chaque être humain est importante pour la restreindre. Toutefois, nous ne prenons pas en compte le fait que les limites de cette dernière ne dépendant pas tout le temps des autres, car parfois l’interdépendance n’existe pas. Ainsi une question surgit : ma liberté est-elle forcément entravée par autrui ? En ce sens, n’est-elle pas plutôt une notion solitaire ?

III. La liberté est-elle forcément entravée par autrui ?

Aujourd’hui, nous pouvons énoncer le fait que dès que nous sommes soumis à des lois de nature qui étant nécessaires, nous n’avons aucun pouvoir à décider et ainsi nous n’avons pas de libre arbitre. Étant universelles, elles n’admettent aucune exception, donc autrui ne peut ni entraver ma liberté et vice versa. Pour exemple, il n’y a aucun sens à obliger quelqu’un de tomber sous la pesanteur or elle est indispensable pour chacun pour vivre. Ainsi cela montre que la liberté n’est pas toujours interconnectée à quelqu’un d’autre.

De plus, il y a des situations où nous ne pouvons pas en changer les conséquences. Tel est le cas du fatalisme (thèse philosophique selon laquelle tout ce qui est arrivé, arrivera, devait ou doit nécessairement advenir) exprimé par Alain dans Éléments de philosophie. Selon lui, le déterminisme se différencie du fatalisme, car il condamne à l’inaction, soit d’accepter l’inacceptable. Il admet de plus qu’une cause peut se produire d’effets différents, ce qui est absolument absurde. Pour exemple, lorsqu’une femme est atteinte du cancer du sein, elle n’a malheureusement rien fait pour que cela arrive et ne dépend en aucun cas de la liberté de quelqu’un d’autre. Cela rend compte que finalement la liberté n’est pas toujours entravée par autrui et ne dépend de rien.

Conclusion

La liberté est un concept sujet à interprétation. Par définition la liberté renvoie à être autonome et ainsi faire ce que l’on veut sans contrainte, or elle possède des obstacles qui sont les autres ou l’esclavage d’autrui. Ces derniers restreignent ma liberté par l’expression de la leur. Néanmoins, les limites de ma liberté ne sont pas que l’existence d’autrui, mais aussi le fait que parfois, elle ne dépend de rien, ni de personne.