Émile Verhaeren, Les Villes tentaculaires - Les usines

Copie d'un élève de première en voie générale, pour un devoir sur table. Note obtenue : 12/20.

Dernière mise à jour : 18/05/2023 • Proposé par: Hoyvoline (élève)

Texte étudié

LES USINES

Se regardant avec les yeux cassés de leurs fenêtres
Et se mirant dans l’eau de poix et de salpêtre
D’un canal droit, tirant sa barre à l’infini,
Face à face, le long des quais d’ombre et de nuit
Par à travers les faubourgs lourds
Et la misère en guenilles de ces faubourgs,
Ronflent terriblement les fours et les fabriques.

Rectangles de granit, cubes de briques,
Et leurs murs noirs durant des lieues,
Immensément, par les banlieues ;
Et sur leurs toits, dans le brouillard, aiguillonnées
De fers et de paratonnerres,
Les cheminées

Se regardant de leurs yeux noirs et symétriques,
Par la banlieue, à l’infini,
Ronflent le jour, la nuit,
Les usines et les fabriques.

Oh les quartiers rouillés de pluie et leurs grand’rues !
Et les femmes et leurs guenilles apparues
Et les squares, où s’ouvre, en des caries
De plâtras blanc et de scories.
Une flore pâle et pourrie.

Aux carrefours, porte ouverte, les bars :
Étains, cuivres, miroirs hagards,
Dressoirs d’ébène et flacons fols
D’où luit l’alcool
Et son éclair vers les trottoirs.
Et des pintes qui tout à coup rayonnent,
Sur le comptoir, en pyramides de couronnes ;
Et des gens soûls, debout,
Dont les larges langues lappent, sans phrases,
Les ales d’or et le whisky, couleur topaze.

Émile Verhaeren, Les Villes tentaculaires - Les usines

Emile Verhaeren, est né à Saint-Amand dans la province d'Anvers le 21 mai 1855. Il est un poète flamand d'expression française. Ce poète décédé en 1916 a vécu lors d'une période charnière entre le XIXème siècle et le XXème siècle. Sa conscience sociale lui fait évoquer les grandes villes ou comme ici « Les Usines » dont il parle avec lyrisme sur un ton d'une grande musicalité. Il a su traduire dans son œuvre la beauté de l'effort humain.

Le long poème « Les Usines » constitue un ensemble de 104 vers dont nous n'étudierons ici que les cinq premières strophes. Comment l'auteur décrit-il les usines à travers une ville industrielle urbanisée ?

I. Une description négative des usines et fabriques

Tout d'abord, l'auteur de "Les Usines" fait la description des usines et des fabriques, dans laquelle il nous monte le coté négatif.

En effet, il utilise un champs lexical très négatif "cassés" (v.1)"poix et salpêtre" (v.2), "lourds" (v.5), "misère" (v.6) ce qui met en évidence le côté néfaste des usines. De plus le temps et la météo donne une dimension presque apocalyptique "ombre" (v. 3), "nuit " (v. 3)," brouillard" (v.11), "pluie" (v.18).

Les couleurs noire et orange sont aussi très présentes, le noir montre la mort, le coté négatif "noir" (v. 9) et le orange symbolise les usines "brique" (v.32), "rouillé" (v. 18), "cuivre" (v.24), "couleur topaze" (v.32). De plus le couleur orange a une connotation négative, la rouille est crée par météo pluvieuse, cela donne une impression de "pourrie" (v. 27).

Donc l'auteur met en avant le coté néfaste des usines.

II. Deux usines se faisant face

De plus, nous comprenons grâce à l'auteur que deux usines se font face.

Par exemple grâce à la personnification du regard "se regardant avec les yeux cassés"(v 1) ainsi que "se regardant de leur yeux" (v.14), on comprend que deux choses se font face. Cette hypothèse est accentué avec "face à face" (v. 4) qui montre bien qu'elles sont deux.

Ensuite le pronoms "leurs" (v.14) exprime "les usines et les fabriques". L'hypothèse est validé encore une fois. Enfin le mot "symétrique" (v. 14) nous apprend que les deux usines semblent identiques. Ainsi nous assistons bien à deux usines qui se font face parmi d'autres "usines et fabriques" (v.7) car elles sont au pluriel, il n'y a donc pas que ces deux usines.

III. Une ambiance pesante

Finalement, ce poème possède une ambiance pesante.

En effet, nous sommes témoins d'une notion de continuité qui ne s'arrête jamais, le mot "infini" à deux reprises au vers 3 et au vers 15 nous met en valeur cette notion. De plus, nous avons l'impression que le temps est long, c'est en partie du aux adverbes qui accentuent cet effet "terriblement" (v. 7), "Immensément" (v. 10) et aux verbes "regardant" (v. 1), "mirant" (v.2), "tirant" (v.3).

Le temps semble ne jamais s'arrêter , des unités de mesures sont présent dans le poème ces outils sont très grands et montre que le temps ne s'arrête pas "infini" (v.3 et 15), "des lieues" (v. 3), "des pintes" (v.28). Enfin le champs lexical de le grandeur y est aussi présent "longs"(v. 9) et "grand" (v.15). Donc pour conclure dans ce poème le temps et très long et il semble ne pas avoir de fin.

Conclusion

L'auteur fait donc une description négative des usines. Elles y sont personnifiées, mais sans pour autant se distinguer. L'ambiance y est globalement pesante et le temps semble s'y écouler que lentement.