Peut-on être indifférent à la vérité ?

Corrigé synthétique.

Dernière mise à jour : 23/11/2021 • Proposé par: cyberpotache (élève)

Questions préalables

- Quels philosophes ont abordé ce problème ?
- Quel postulat suppose une réponse négative ?
- En quoi la reconnaissance de la vérité peut-elle être obligatoire ?

Introduction

Ainsi que le rappelle Husserl, savoir que la Terre tourne autour du Soleil n'empêche nullement de continuer à penser ou à dire quotidiennement le contraire : une vérité, même scientifiquement incontestable, ne s'impose pas en permanence à l'esprit, pour peu que la pratique invite à d'autres croyances. Mais cette forme d'indifférence quotidienne à la vérité semble peu grave, puisque la vérité connue peut être aisément rappelée. Tout autre serait une indifférence plus agressive, concernant un esprit qui refuserait d'adhérer à une vérité établie sous prétexte qu'elle viendrait contredire des certitudes plus vitales. C'est dans cette optique qu'il est important de réfléchir sur la possibilité d'être indifférent à la vérité.

I. L'optimisme rationaliste

De nombreux philosophes affirment qu'il y a dans l'esprit humain une tendance profonde à s'intéresser au vrai, et donc à le chercher. On peut rappeler par exemple que tout le projet cartésien se fonde implicitement sur une telle nécessité : constater que l'on est fréquemment victime de l'erreur, c'est postuler dans l'"âme" la présence d'une nostalgie du vrai, et de la possibilité d'y accéder par la raison.

Dès Platon, on rencontre une telle affirmation : le destin authentique de l'âme consiste en effet à se rapprocher du Vrai (du Bien par la même occasion) - bien que le corps commence par freiner son élévation. L'allégorie de la caverne souligne d'ailleurs combien cette quête du Vrai se heurte à une sorte de paresse de l'esprit inscrit dans le corps : après tout, les prisonniers sont largement satisfaits de leur peudo-science des ombres et, lorsqu'il leur est révélé que la Réalité n'est pas ce qu'ils perçoivent, leur première réaction est de refus. Là où les exigences du corps sont trop écoutées, il apparaît donc que l'on devient en effet indifférent au vrai, et que l'on perd tout intérêt à son égard. C'est pourquoi la République suggère que les artisans, par exemple, n'y accéderont jamais : on peut les abandonner à leur ignorance, pourvu qu'ils restent à la place qui leur revient dans l'organisation de la cité...

Ce n'est en conséquence qu'à partir du moment où est repérée, dans l'homme, une relation tenue pour essentielle avec la vérité que celle-ci ne peut susciter qu'u

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