Faut-il, pour le connaître, faire du vivant un objet ?

Corrigé synthétique.

Dernière mise à jour : 12/11/2021 • Proposé par: cyberpotache (élève)

Questions préalables

- II s'agit ici du "vivant", et non de "la vie" : faut-il tenir compte de cette différence?
- Qu'est-ce, scientifiquement, qu'un "objet" ?
- De quelle connaissance peut-il s'agir ?

Introduction

L'existence, depuis le XIXe siècle, de la biologie comme science s'appliquant à la connaissance de la vie, peut laisser espérer que le vivant soit de mieux en mieux connu. Mais, si la biologie entend affirmer sa scientificité, il lui semble nécessaire, pour se tenir au plus près des disciplines de la matière, de procéder à une objectivation de son domaine. Or, il n'est pas évident que le vivant, en lui-même, puisse être considéré comme un objet parmi d'autres.

I. Modèle philosophique : Bergson

Dans sa critique générale du point de vue scientifique et de l'objectivation qu'il implique, Bergson ne s'est pas privé de souligner combien le regard que la science est capable de porter sur le monde aboutit à une méconnaissance du vivant et de son processus de développement. La science opère par un découpage, un morcellement du réel, de façon à y repérer des objets. Soit : des phénomènes dont le scientifique puisse se considérer comme totalement séparé, et qui soient maîtrisables (recomposables en laboratoire), c'est-à-dire d'abord analysés, puis ramenés à du répétitif.

Dans de telles opérations, ce qui est perdu, c'est l'émergence même du vivant, son inscription dans un "élan vital" ininterrompu. Le point de vue scientifique, par définition pour Bergson, reste totalement étranger à l'innovation permanente qui caractérise la Vie dans son ensemble, il n'en élabore qu'une "connaissance" caricaturale, une sorte de mise en fiches dont la nature même trahit ce qu'elle prétend étudier.

II. Portée de l'objectivation

Qu'est-ce, d'un point de vue plus épistémologique, qu'un "objet" scientifique? Son existence suppose d'abord son repérage, qu'il puisse être isolé d'autres phénomènes, en même temps qu'il se mette dès lors à la portée de protocoles expérimentaux. Claude Bernard a montré que l'expérimentation rencontre en biologie certaines limites, qui sont dues à la spécificité du vivant (résumer ses remarques, ou la version qu'en donne Canguilhem).

En fait, l'objectivation du vivant est entreprise avant même l'apparition de la biologie à strictement parler : dans le mécanisme cartésien et dans sa théorie des animaux-machines (cf. le texte en document ci-après). En ramenant le vivant à de l'étendue, D

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