La mémoire suffit-elle à l'historien ?

Annale bac 2000, Série L - France métropolitaine

L'analyse du sujet, suivie d'une dissertation rédigée en deux parties.

Dernière mise à jour : 28/10/2021 • Proposé par: cyberpotache (élève)

Analyse du sujet

La question porte sur le terme "suffire"; entendons bien qu'il s'agit de savoir si l'historien, dans sa pratique d'historien, se définit par l'usage qu'il fait de la mémoire: de la mémoire collective, celle que retient une collectivité (lieux de mémoire, archives, etc..); mais aussi de la mémoire individuelle, celle de l'historien lui-même (notamment de sa mémoire personnelle: comment sortir de cette dernière? Comment pratiquer objectivement l'histoire quand notre subjectivité, notre histoire elle-même entre en jeu?)

D'où :
- l'historien est-il seulement cette intelligence dont le travail tient dans une objectivité nécessaire ou faut-il y intégrer la personnalité de l'histoire (fait-on de l'histoire depuis son vécu?).
- la définition de l'histoire en découle, comme le terme "suffire" le montrerait: définit-on à la fois la réalité historique quand on la définit par la "mémoire"? Définit-on la pratique historienne, cette démarche du savoir quand on la tient dans un usage de la mémoire?
- l'historien est-il une individualité irréductible à l'objectivation propre au savoir? Ou bien sa nécessaire subjectivité impliquerait-elle un remaniement du concept d'histoire? La question se pose en raison de l'ambiguïté des termes "mémoire"(collective ou individuelle? Restitution ou création du passé?).

Problématiques possibles

- Elles doivent envisager cette ambiguïté des termes historien et mémoire:comment résoudre cette ambiguïté?
- Elles peuvent le faire en cherchant à délimiter, à définir la pratique de l'historien:à partir de quand l'est-on?
- Enfin, on peut envisager de questionner la substance de l'histoire, ce que les philosophes désignent comme "historicité"?

Références

Bergson, Matière et mémoire
Hegel, La raison dans l'histoire
P.Veyne, Comment écrit-on l'histoire ?

Introduction

L'historien travaille sur la mémoire; il cherche à mettre en ordre les réalités passées (les res gestae) car ces réalités en tant qu'elles sont passées, nécessitent d'être enregistrées: c'est la première approche que nous faisons de l'histoire: quelle mémoire en avons-nous ?

C'est justement cette dimension du passé qui fait problème, car en tant que passée, la réalité historique risque de se dissoudre définitivement ou de s'altérer en raison de ce que la mémoire retient et ne retient pas. C'est donc une réalité, sinon périssable, du moins fragile. C'est cette fragilité même que la mémo

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