Puis-je me connaître ?

Dissertation entièrement rédigée en trois parties.

Dernière mise à jour : 11/10/2021 • Proposé par: boudrac (élève)

Il semble évident que j’ai une connaissance de moi, intuitive et première : connaissance de mes émotions, sentiments, perceptions. En ce sens l’introspection parait à première vue le meilleur chemin d’accès à moi-même, par son caractère direct. Pourtant la découverte de l’inconscient me révèle que je n’ai pas directement accès à la totalité de mes pensées. De même, autrui peut parfois me surprendre en me révélant un aspect de mon être que j’ignorais, car il bénéficie d’un regard extérieur. L’introspection est donc peut-être une fausse bonne solution. Elle m’informe sur ce que je pense –du moins ce que je crois penser…- mais ne me permet pas forcément de comprendre pourquoi je le pense. Or se connaître n’est pas simplement “ prendre acte ” de ce qui se passe en moi. Il s’agit donc de déterminer en quoi consiste cette connaissance de soi, et si elle est envisageable ou vouée à l’échec : en effet, je ne suis pas un simple objet mais un sujet, une liberté toujours en acte. N’est-ce pas contradictoire avec l’idée de connaissance, et avec la production d’une définition ? Comment donc avancer sur le chemin de la connaissance de soi, sans se laisser réduire à l’état d’une chose, définie une fois pour toutes ?

I. Qu’est ce que se connaître ?

Je connais de moi certaines caractéristiques, comme mes goûts, mes émotions, mes perceptions. En effet, moi seul ai accès à mon expérience interne. Mais se connaître ce n’est pas simplement additionner quelques caractéristiques et savoir qu’on aime le vert et non le bleu. C’est savoir de quoi on est capable, connaître ses limites, mais aussi ses qualités et défauts, ses compétences ; c’est aussi savoir quel sens on donne à sa vie, et quel genre d’homme on est, dans les milliards de possibles qui nous sont offerts. Ce n’est pas rester à la surface des choses et constater quels sont nos goûts et nos choix mais savoir pourquoi on a ces goûts, pourquoi on a fait ces choix, et quel type d’homme ils révèlent. Bref, qui est ce moi que j’ai choisi d’être ?

Se connaître c’est donc un peu se construire : il y a une réflexion sur soi, et non un simple constat. C’est un travail, créatif, puisque je m’y construis. En effet en réfléchissant à qui je suis, je crée celui que je suis, car je cesse de subir mon être pour le choisir : je deviens conscient de moi même. Mais jusqu’où peut-on atteindre cette conscience de soi ?

II. L’échec de la connaissance de soi

Il y a une difficulté à comprendre véritablement

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