Peut-on dire que la perception est une connaissance ?

Corrigé synthétique.

Dernière mise à jour : 09/11/2021 • Proposé par: cyberpotache (élève)

Préciser quel type de connaissance peut être en cause.
- Quels auteurs, classiques ou modernes, utiliser ?
- Réfléchir sur le rapport entre perception et concept.

Introduction

Notre relation quotidienne avec le monde passe par la perception et, dans la mesure où nous essayons de construire de ce même monde une connaissance, il serait encourageant de constater que la perception nous permet de l'élaborer. Mais les choses sont-elles aussi simples ? La perception est-elle en elle-même une connaissance ? Et si oui, de quel niveau ?

I. Les apports de la perception

Chaque jour, je constate que le soleil se lève et se couche. La science m'enseigne qu'il ne s'agit là que d'une façon de parler, qui ne correspond aucunement au mouvement réel des astres et des planètes. Faut-il en déduire que toute perception est de la sorte mensongère ? Ce que m'apporte la perception, c'est un univers de qualités, diversifié et changeant.

Déjà Platon déduit de l'aspect mouvant du monde tel qu'il est perçu l'impossibilité d'en déduire une vraie connaissance : ce qui est perçu n'est qu'un monde de reflets fugaces, d'images changeantes qui n'a aucune réalité ontologique (cf. les quatre niveaux de la connaissance dans La République : la perception ne correspond qu'au second). Rousseau affirme qu'une conséquence de cette diversité perçue fut que le vocabulaire des langues originelles était sans doute plus étendu que le nôtre, par manque de noms communs : chaque objet (tel arbre à côté de tel autre) reçut d'abord un "nom propre" parce qu'il était évidemment distinct de son voisin.

Pour construire un concept - comment connaître sans concepts ? - l'esprit doit en effet opérer des abstractions à partir du perçu (on peut rapidement faire allusion à la critique de Bergson : le concept éloigne du réel, que rate en conséquence toute connaissance intellectuelle). La perception renvoie toujours à une existence précise, hic et nunc, alors que la connaissance s'intéresse à l'universel, au-delà de toute particularité.

II. De l'immédiateté à la science

Dans les sciences formelles, l'écart entre perçu et conçu se marque à la différence entre une figure géométrique dessinée et sa définition : la vraie figure n'est donnée que par la définition, et le dessin n'est là que pour aider le raisonnement. De manière plus globale, on rappelle que l'univers mathématique échappe à toute perception, puisqu'il est élaboré a priori et n'entretient aucune rela

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