La liberté est-ce seulement l'indépendance ?

Fait par le professeur et modifié par l'élève. Corrigé complet. Note obtenue: 14/20 et recopié à l'identique.

Dernière mise à jour : 16/03/2021 • Proposé par: tatoune (élève)

Introduction

Une définition du sens commun serait que la liberté c'est faire ce qu'on désire sans rencontrer d'obstacle. C'est l'absence de contrainte et l'indépendance, comme, par exemple, le vagabond non assujetti à un ordre social (Arthur Rimbaud, Jack Kerouac, etc). Carmen, dit, dans l'opéra de Georges Bizet : "Ce que je veux, c'est être libre et faire ce qui me plaît", "avoir pour pays l'univers et pour loi sa volonté". C'est l'ivresse de la liberté :
un certain sentiment de liberté peut accompagner l'acte volontaire, et même lorsque l'action est empêchée, il nous reste le sentiment que c'est nous qui décidons de la direction de notre volonté ; le sentiment de la liberté peut naître de l'allègement des contraintes sociales, par exemple dans le temps festif (consommation excessive, démesurée), par opposition au temps ouvré (travail et production). La hiérarchie sociale est renversée, comme dans les saturnales ou le carnaval.
Mais cette liberté n'est pas la liberté au sens philosophique. car l'indépendance suffit-elle à définir la liberté ?

Développement

Contre la liberté considérée comme indépendance, il existe au moins deux types de critiques :

• une critique moraliste : cette liberté relève de la licence, i. e. de l'abandon au désir. Or, il n'y a pas de liberté sans loi (Rousseau, Emmanuel Kant), car la liberté de tous serait en ce sens contradictoire : les désirs universalisés s'annuleraient. La loi est donc nécessaire et il faut limiter l'extension de la liberté pour garantir son exercice. Ces limites sont dans l'intérêt même de la liberté, pour éviter la tyrannie, les conflits et l'esclavage :
On pourrait, sur ce qui précède, ajouter à l'acquis de l’état civil la liberté morale qui seule rend l'homme vraiment maître de lui; car l’impulsion du seul appétit est esclavage, et l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté. (Rousseau, Le contrat social).
On remarque que dans cette conception philosophique de la liberté, les limites ne sont pas des limites contraignant la liberté de la volonté humaine ; ces limites définissent en réalité un domaine d'action où la liberté peut exister, ce qui est tout autre chose.

• une critique déterministe : s'abandonner à ses désirs, n'est-ce pas leur obéir, et dès lors un tel abandon ne relève-t-il pas d'une forme déguisée de déterminisme ? Nous serions alors victimes d'une illusion de libre arbitre : nous aurions une fausse conscience de la liberté de notre volonté p

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