Marx, Le Capital: la nécessité du travail

Fait par l'élève. Note: 16/20.

Dernière mise à jour : 15/09/2021 • Proposé par: alexou_3 (élève)

Texte étudié

«Le travail est donc une marchandise que son possesseur, le salarié,vend au capital. Pourquoi le vend-il? Pour vivre.
Mais le travail est aussi l'activité vitale propre au travailleur, l'expression personnelle de sa vie. Et cette activité vitale, il la vend à un tiers pour s'assurer les moyens nécessaires à son existence. Si bien que son activité vitale n'est rien sinon l'unique moyen de subsistance. Il travaille pour vivre. Il ne compte point le travail en tant que tel comme faisant partie de sa vie; c'est bien plutôt le sacrifice de cette vie. C'est une marchandise qu'il adjuge à un tiers. C'est pourquoi le produit de son activité n'est pas le but de son activité. Ce qu'il produit pour lui-même, ce n'est pas la soie qu'il tisse, l'or qu'il extrait de la mine, la palais qu'il élève. Ce qu'il produit pour lui-même c'est le salaire; et la soie, l'or, le palais se réduisent pour lui à une certaine quantité de moyens de subsistance, tels qu'une veste de coton, de la menue monnaie et le sous-sol où il habite. Voilà un ouvrier qui, tout au long de ses douze heures, tisse, file, perce, tourne, bâtit, creuse, casse ou charrie des pierres. Ces douze heures de tissage, de filage, de perçage, de travail au tour ou à la pelle ou au marteau à tailler la pierre, l'ouvrier les considère-t-il comme une expression de son existence, y voit-il l'essentiel de sa vie? Non, bien au contraire. La vie commence pour lui quand cette activité prend fin, à table, au bistrot, au lit. Les douze heures de travail n'ont pas de sens pour lui en ce qu'il les passe à tisser, à filer, à tourner, mais en ce qu'il gagne de quoi aller à table, au bistrot, au lit. Si le ver à soie filait pour joindre les deux bouts en demeurant chenille, il serait le salarié parfait.»

Marx, Le Capital - livre I, 3e section, chap 7

Introduction

Dans cet extrait dont l’auteur est Karl Marx, il est question de l’aliénation économique du travailleur par les capitalistes. A partir de ce thème, l’auteur propose un questionnement : il s’agit de savoir comment le travailleur est exploité par le capitaliste par le biais de sa force de travail. L’auteur développe son argumentation en trois étapes : il commence par affirmer que le travail est comme une marchandise, puis il développe les étapes du travail de l’ouvrier et enfin il conclut en insistant sur le temps de travail du salarié.

I. Le travail comme marchandise

Marx dès le début défend l’idée que le travail est une marchandise, c'est-à-dire un bien qui a une valeur d’usage et d’échange. Cette marchandise représente dans l’analyse marxiste la force de travail, détenue par les ouvriers. Or ces derniers n’ayant que le travail, sont obligés de vendre cette force à ceux qui ont les entreprises à savoir les capitalistes. Les ouvriers en échange de cette marchandise qu’est la force de travail perçoivent un salaire qui leur permet de subsister et faire vivre sa famille. Marx nous confirme que pour le travailleur, c'est-à-dire en termes marxistes le prolétaire, le travail est ce qui occupe la majeure partie de son temps. En effet, on remarque le terme « activité vitale », écrit en italique, qui nous montre que l’ouvrier travaille pour vivre mais que ce n’est pas une finalité en lui. Ici intervient la notion d’échange développée par Marx à savoir que le travail rapporte de l’argent en échange d’un effort physique ou intellectuel : c’est le salaire. Ainsi, le travail ne fait pas partie de la vie de l’ouvrier mais vu que cela lui permet de vivre, il est considéré comme une « activité vitale ».
Or, ce travail est vendu à une autre personne détenant l’argent : le capitaliste. Si l’ouvrier vend sa force de travail, c’est pour « s’assumer les moyens nécessaires a son existence » c'est-à-dire pour vivre, se nourrir, se loger, s’habiller et en faire de même pour les membres de sa famille. Ainsi on peut faire un parallèle entre les mots en italique comme par exemple ici « activité sociale », « moyens nécessaires à son existence » et « moyens de subsistance ». Ces trois termes sont liés et nous montre la progression de la pensée de l’auteur. Marx insiste sur ces termes en nous montrant que le travail est pour le travailleur une activité qui lui sert à vivre, donc vitale ; que cette activité est obligatoire car elle lui permet d’avoir en contrepartie de son travail un salaire ms ce dernier lui permet a peine de survivre tant il est faible. Marx insiste sur le fait que le travail, pour l’ouvrier, n’est pas une motivation dans sa vie mais ahu contraire quelque chose qui l’oblige à renoncer à la vie qu’il aurait voulu car le travail lui prend tout son temps.
Seulement, Marx critique le fait que le capitaliste s’approprie tout le temps de la vie du travailleur. C’est pourquoi nous allons voir dans une seconde partie le travail et ses étapes pour l’ouvrier.

II. le travail et ses étapes pour l’ouvrier

L’auteur veut ici nous montrer que les produits que l’ouvrier fabrique lors de son travail ne représentent pas la finalité de son travail puisqu’il lui permettra de vivre. Ceci nous est confirmé dans la phrase suivante. En effet, on remarque que Marx oppose ce que l’ouvrier produit, comme la soie par exemple, ou l’or et le palais, à l’utilisation qu’il en fait. L’ouvrier n’a pas besoin de soie car il porte du coton, l’or est pour lui la monnaie qu’il utilise et le palais devient le sous sol de chez lui. Ainsi on note une opposition entre ce que le travailleur produit et ce qu’il en fait. Donc, toutes ces choses qui sont très belles ne représentent que du travail pour l’ouvrier.
De plus, ce dernier ne pourra pas acheter les choses qu’il produit à cause de leur prix trop élevé. On remarque que Marx insiste beaucoup sur les termes « or », « soie », et « palais », qui lui permettent d’opposer ces choses magnifiques qui représentent, pour Marx, ce qui permet de survivre pour le travailleur. Ainsi nous avons une opposition entre les produits que le travailleur fabrique et la modestie qui ressort des lignes écrites par Marx.
Maintenant que nous avons vu ce que le travail représente pour le travailleur, à savoir, ce qui lui permet de vivre, il parait important de voir, dans une dernière partie, ce que le temps de travail représente pour le travailleur.

III. Le temps de travail pour le travailleur

Cette troisième partie commence par le mot « voila » qui nous indique que Marx va concrétiser son propos sûrement par des exemples. On remarque qu’il insiste énormément sur la durée du temps de travail : « douze heures », qu’il répète trois fois en une dizaine de lignes. De plus, douze heures de travail dans une journée représente beaucoup de temps passé sur son lieu de travail. On peut aussi dire que le travail, qualifié d’activité vitale auparavant, se révèle comme pesante puisqu’elle ne laisse même pas le temps à l’ouvrier de vivre. Ensuite, on constate que Marx énumère toutes les fonctions de l’ouvrier, à savoir tisser, filer, tourner, percer, bâtir, creuser, casser, tailler des pierres. Or, ce qui est surprenant c’est justement qu’à la phrase suivante, l’auteur reprend exactement les mêmes verbes, dans le même ordre, sauf qu’il rajoute la durée du temps de travail journalière, c'est-à-dire douze heures, et qu’il transforme les verbes en noms. On peut donc penser que Marx veut insister sur ce fait et veut ainsi montrer que le travailleur est exploité par le dominant qui est le capitaliste. Après nous avoir dit cela, on peut penser, avec la suite du texte, que cette activité vitale pour le travailleur qu’est le travail lui prend tout son temps et qu’elle ne lui laisse même pas le temps de vivre et de s’accorder certains plaisirs. Avec la mise en italique de « gagne », Marx insiste davantage sur le fait qu’en travaillant, l’ouvrier perçoit un salaire, seulement ce salaire est mérité car l’ouvrier a travaillé dur pour l’obtenir.
Marx conclut le texte en prenant l’exemple du ver à soie qui, s’il ne devenait pas papillon, serait l’ouvrier idéal. On sait que le ver à soie passe son temps à tisser pour se fabriquer un cocon qui lui permettra de se transformer en papillon. On peut faire un parallèle avec le travailleur qui évolue comme la chenille en papillon. Or, pour les capitalistes, l’idéal serait qu’un travailleur passe sa vie à ne faire que ça, sans s’arrêter, comme une machine. Cela reviendrait à ce qu’un ver soie passe sa vie à tisser un cocon dans lequel il ne deviendra pas papillon. Ainsi le travailleur, comme le ver à soie, sont des êtres humains et non des machines, et ils ont donc besoin de vivre.

Conclusion

Pour conclure, Marx dénonce dans ce texte l’exploitation des capitalistes sur les prolétaires en disant que pour le travailleur, le produit de son travail lui échappe, aboutissant ainsi à du travail forcé car le travailleur n’a que sa force de travail à vendre au capitaliste.