La notion d'inconscient contredit-elle l'exigence morale ?

Une copie entièrement retranscrite d'un élève. Note obtenue : 15/20.

Dernière mise à jour : 15/09/2021 • Proposé par: joni (élève)

On suppose ordinairement que seule une conscience, en tant que faculté de représentation est susceptible de donner un sens à un acte humain. Cependant, l'hypothèse d'un inconscient pose que toute action a un sens, y compris celles qui sont mises habituellement au compte du corps seul (ainsi le symptôme hystérique, le rêve, le lapsus...). Certes, c'est bien un corps qui, comme le pense Alain me dit ma peur et mon angoisse (les"jambes en carton, l'estomac noué..."). En cela, le corps émet des signes, mais c'est mon rapport aux signes du corps qui est essentiel et seul capable de leur donner un sens (tenir bon ou céder à la panique...): c'est moi qui les interprète et qui réagis en conséquence, faute de quoi je resterais le jouet des mouvements et signes du corps, tel l'animal qui répond par ses comportements instinctifs (fuite, esquive etc...) aux stimulis externes et internes qui affectent ses sens. Seul l'homme dirons-nous alors est capable de courage, de vertu, de générosité etc...et non le lion, par exemple (sinon selon des projections anthropomorphiques douteuses).
L'homme courageux n'est pas celui qui "ignore" la peur, comme le chat "ignore" le vertige mais celui qui la surmonte...
On dira donc que l'exigence morale requiert bien, comme le notait Kant, un sujet libre, c'est à dire capable de s'élever au-dessus de toutes les déterminations empiriques, des circonstances et des mobiles suggérés. On peut comprendre alors qu'expliquer nos pensées et nos actes par des mobiles inconscients puisse apparaître comme un alibi, voire un renoncement à soi-même à son humanité. L'exigence morale se trouve alors réduite à quelquechose de dérivé, et nous nous trouvons renvoyés à une sorte d'ignorance radicale de nous-mêmes (au sens où Spinoza disait que l'illusion d'un "libre-arbitre" reposait sur "l'ignorance des causes qui nous font agir"...).

C'est bien le postulat d'un sujet libre et autonome qui se trouve ici en question c'est à dire le principe d'une "volonté bonne" au sens de Kant qui ne tient sa valeur ni de ses résultats, ni de quelque disposition naturelle ou aptitude mais du seul vouloir intérieur qui l'anime dans le sens du devoir moral.
C'est bien en ce sens qu'Alain nous dit encore "qu'il n'y a pas de pensées en nous, sinon par l'unique sujet "et il ajoute..." cette remarque est d'ordre moral"; c'est pourquoi on parlera plutôt que d'

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