L'homme est-il un animal dénaturé ?

Corrigé complet. Note obtenue : 15/20.

Dernière mise à jour : 03/09/2021 • Proposé par: justine0819 (élève)

La nature de l’homme, renvoie à tous les caractères innés et instinctifs de l’homme. Plus généralement, la nature d’un être vivant renvoie à tous les caractères instinctifs de cet être vivant. La nature humaine se transmet de façon héréditaire, elle est immuable, peu importe le contexte dans lequel l’individu se trouve. La nature ne prend pas en compte les nombreuses évolutions de l’humanité. La nature animale de l’homme est, selon mon opinion, la nature originelle de l’homme. C’est l’essence de l’homme : un ordre totalement extérieur aux choses et qui n’est pas le produit d’une culture et/ou d’une Histoire. Par opposition à la nature, la culture est l’ensemble des normes et des valeurs propres à une société. Elle est le produit de nombreuses évolutions historiques. La culture s’ingère par tous les membres d’une collectivité pour que, ensuite, les membres de cette société répondent à des demandes bien précises. Une fois qu’un homme est soumis à cette culture, il devient une personne civilisée, formatée.

Dans le conscient collectif, la culture se superpose à la nature et emprisonne celle-ci. On dit alors qu’elle dénature la nature de l’homme, c'est-à-dire qu’elle dénature l’instinct de l’homme en l’éloignant par les évolutions culturelles auxquelles il est soumis. Néanmoins, si les animaux agissent par instinct et que l’homme a des caractères communs avec les animaux, il est possible que l’homme ait conservé une partie de son instinct animal. De plus, il est également plausible que l’homme évolue et fasse évoluer la culture de façon instinctive .L’évolution de la civilisation humaine est, peut-être, le résultat d’ « enchaînements » successifs d’actions innées. Ce que l’on croit être « dénaturé » n’est qu’une nature en évolution, et cette évolution présente des rapports étroits avec la véritable nature humaine.

Au final, l’homme est-il dénaturé par la culture humaine et ses évolutions ? Ou bien, est que l’homme a toujours conservé son instinct ; et c’est cet instinct, caractéristique de la race humaine, a-t-il permis les évolutions historiques et la présence de la culture d’aujourd’hui ?

I. La culture éloigne l'homme de la nature

L’homme est conditionné depuis sa naissance par une culture donnée, généralement celle de ses parents. La culture peut représenter l’ensemble des normes et des idéologies propres à une société. Elle s’impose alors à nous de façons formelles, c’est à dire par l’éducation, les médias, la religion, la politique, l’art, etc.… Cette civilisation se doit d’être ingérée par l’ensemble des individus d’une société afin que chacun trouve sa place dans la communauté. Les personnes qui désirent se mettre à l’écart de cette culture globale, qui ne respectent pas les conventions collectives, sont mises rejetées. La culture est le résultat d’une évolution permanente que l’on peut appeler Histoire.

Cette culture, et l’ensemble des règles qu’elle implique, emprisonnent la nature de l’homme, et donc son instinct. De cette manière, une personne qui ne se base que sur son instinct agira sans doute de façon totalement contraire à une personne qui possède une culture très avancée. On citera l’exemple de l’allaitement. En effet, durant des millénaires, il a été une évidence pour une mère d’allaiter son enfant sans que personne n’ait eut besoin de lui dire comment faire. Néanmoins, on constate qu’au 21ème siècle, des normes telles que la pudeur et l’hygiène font que de plus en plus de mamans sont réticentes à l’idée de nourrir leur nouveau né en public. La civilisation qui évolue depuis la création de la race humaine nous éloigne un peu plus tous les jours de ce qu’était la nature humaine, de nos réactions spontanées et irréfléchies qui nous qualifiaient en tant qu’homme-animal. On pourrait dire que chaque jour, une couche de culture supplémentaire, en s’associant à l’Histoire, nous dénature.

Néanmoins, on peut se demander ce qui « crée » la culture, et donc ce qui provoque la dénaturation de l’homme. Selon moi, c’est la pensée. La pensée est propre au caractère humain ; elle fait que l’homme se met à réfléchir, à peser « les pour et les contre » dans son esprit, elle le pousse a choisir ce qu’il pense être mieux pour lui. Dès qu’un homme se met à penser, à réfléchir, il laisse de coté son instinct et ses réactions spontanées afin d’agir le plus possible en son intérêt. L’homme ne se contente plus d’obéir aux lois de la nature mais il modifie son comportement en considérant des valeurs d’ordre moral. Prenons l’exemple du piège ; un animal se laissera prendre à un piège pendant un temps infini alors que, rapidement, l’humain cherchera à analyser, à comprendre et déjouer le stratagème afin d’optimiser ses chances pour s’en dégager. Son interprétation du monde, sa réflexion, le développement de concepts et de symboles, la création d’une Histoire propre à une société sont un ensemble de choses qui créent les normes et les valeurs d’une société et qui découlent de la pensée. Ces valeurs, par la suite, fonderont la culture de la race humaine. L’évolution et l’Histoire de cette pensée fondent l’évolution et l’Histoire de la culture.

Naturellement, la culture est le pur fruit de la pensée. La pensée, qui nous différencie des animaux, nous dénature-t-elle de notre nature originelle ? À partir de ce moment-là, est-ce qu’un homme qui pense est un homme dénaturé ?

II. La société éloigne l'homme de la nature

Pour répondre à cette question, il faut, cette fois encore, se demander ce qui engendre l’apparition de la pensée chez l’être humain, donc l’apparition de la culture et ainsi, l’apparition de la dénaturation de l’homme.

Il est utile de rappeler qu’un homme qui pense est un homme qui a conscience de lui-même. Un homme qui a conscience de lui-même, doit avant tout avoir conscience des autres et du monde qui l’entoure pour avoir conscience de lui. La conscience amène donc l’homme à intercaler entre lui et le monde un espace d’interprétation que l’on nommera la pensée. Ainsi, un homme qui vit avec d’autres personnes de son espèce est un homme qui pense, car à partir du moment où un homme se retrouve en société, il apprend qu’il existe et il apprend que les autres existent. Il développe dès lors le langage, et la mise en application de concepts afin de traduire au mieux sa pensée et de communiquer.

C’est donc la société, la mise en groupe des différents humains, qui provoque l’apparition de la réflexion. Et c’est là que l’être humain se différencie de l’animal. Un animal a beau vivre dans une collectivité hiérarchisées et ordonnée d’être vivants semblables à lui ne prendra jamais conscience de qu’il est vraiment. Il n’a pas de conscience réflexive mais une conscience immédiate. Et c’est ceci qui le handicap et qui l’empêche de penser. Les fourmis par exemple, ont toujours le même système de vie depuis leur création. Leur hiérarchisation fait qu’il existe une seule et unique reine dominante et, sous la domination de celle ci, tous les sujets qui ont un rôle très précis et déterminé dans l’activité du groupe.

La société humaine, quant à elle, évolue depuis toujours grâce à la pensée. L’homme cherche à acquérir le plus de connaissances possible afin d’optimiser sa façon de vivre, et modifie de cette façon sa culture globale. Ainsi, l’homme désire sans cesse faire évoluer sa société et donc sa façon de penser, à la différence des animaux qui eux vivent toujours au sein des mêmes systèmes d’organisations. Au contact d’autres humains, l’homme peut évoluer à sa guise… Cette évolution semble d’ailleurs sans limites.

Tout ceci nous amène à la conclusion suivante : la mise en société d’un groupe d’humains pousse ce groupe à la conscience et à la pensée et ceci entraîne la création d’une culture. Et cette culture est supposée dénaturer l’Humanité

III. Mais culture et société font évoluer l'homme, plutôt que le dénaturer

Pour savoir enfin ce qui pousse l’être humain a dénaturer sa culture, il faut savoir ce qui pousse L’humain à vivre en société. D’une façon plus générale, il convient de se demander qu’est-ce qui pousse les êtres vivants, quelle que soit la race à se mettre ensemble. La réponse est simple : c’est l’instinct de survie. En effet, la survie d’une espèce est un caractère propre à tous les êtres vivants. La survie et la force d’un individu passe avant tout par la mise en communauté de cet individu avec d’autres de ses semblables. En groupe, les êtres vivants répondent plus facilement à leurs besoins qu’individuellement. La chasse, la défense d’un territoire, la reproduction passe par la mise en collectivité de ces êtres vivants. Ainsi, quelle que soit l’espèce, l’être animal et humain reconnaît instinctivement ses semblables et s’associe à eux de façon évidente.

Voilà qui réfute la thèse initiale qui voulait que la culture humaine dénature l’homme ! On constate, après mûres réflexions que c’est l’instinct qui « dénature » l’homme. Il est d’ailleurs incorrect de parler de dénaturation, il faut donc parler d’évolution puisque l’homme agit par instinct en évoluant ; il ne peut donc pas se dénaturer par nature : ceci est paradoxal, car l’instinct est l’essence même de la nature. L’évolution semble s’imposer à l’homme comme une évidence, on peut aller jusqu’à dire qu’un être humain dénaturé serait un être humain non évolué. Prenons l’exemple de Victor, l’enfant sauvage, en étant privé de contacts sociaux, il a perdu la faculté de penser normalement comme un humain et donc sa faculté d’évoluer. De cette manière, en évoluant, il s’est dénaturé. Un homme ne peut que se dénaturer en vivant seul.

Je pense que la vraie nature de l’homme apparaît une fois que celui-ci possède le pouvoir de la pensée et de la réflexion. Ainsi, il peut envisager toutes les possibilités qui s’offrent à lui dans son existence. C’est lorsqu’il a conscience de cette liberté de choix qu’il peut vraiment dévoiler sa réelle nature. La nature de l’homme correspond à l’aboutissement de la culture et puisque la culture est en constant changement, la nature de l’homme est en constante évolution également. Chez les animaux, l’universalité fait l’essence même de l’espèce tandis que, chez l’homme, c’est la diversité qui est le fondement de la nature de l’humain.

Conclusion

En conclusion, selon moi, l’homme ne s’est pas dénaturé : il a évolué et il évolue encore aujourd’hui. Et c’est dans sa nature d’évoluer, ainsi la culture n’est que l’aboutissement de son instinct de développement. La culture est donc instinctive chez l’homme.

Pour arriver à cette conclusion, il a fallu que je démontre que la culture est engendrée naturellement par la création de pensée, elle-même engendrée de façon innée par la mise en société d’humains. Enfin, cette mise en collectivité révèle de l’instinct de survie commun à toutes les espèces. J’ai également soulevé l’idée que l’homme a le pouvoir de penser grâce à la prise de conscience des autres et de lui-même qu’il acquière lorsqu’il se sociabilise avec des personnes de sa même espèce. Avec l’exemple de Victor, l’enfant sauvage, j’ai exposé mon point de vue selon lequel un homme qui n’acquière pas la culture est un homme non civilisé, dénaturé.