Y a-t-il des problèmes philosophiques dépassés ?

Plan détaillé en trois parties :
I. Qu'est ce qu'un problème philosophique ?,
II. Dépassement des problèmes philosophiques de facto,
III. La question du dépassement des problèmes philosophiques de jure

Dernière mise à jour : 15/09/2021 • Proposé par: bac-facile (élève)

Lorsque l'on regarde l'histoire de la pensée humaine, on constate l'existence d'une multitude de systèmes philosophiques qui se succèdent et se contredisent, posant des problèmes apparemment insolubles... Les philosophes depuis Platon et avant, posent des problèmes complexes et parfois difficilement accessibles au sens commun : de leurs disputes infinies peu de solutions émergent en apparence. Ce constat est plus que jamais d'actualité : de nos jours la philosophie s'essouffle. La conscience collective la connait mal, et plus d'un témoigne quelque scepticisme à l'égard du philosophe, tout en faisant au contraire une confiance démesurée à la science ? La philosophie est-elle dès lors d'actualité dans un monde humain dont le maître mot est l'efficacité ou le pragmatisme, ou faut-il conclure à un dépassement des problèmes dont traite la philosophie ?

I. Qu'est ce qu'un problème philosophique ?

1) L'idée de problème

Est par définition problématique ce qui ne va pas de soi. Dans cette perspective on montrera qu'un problème est avant tout un obstacle qui se dresse devant la pensée, empêchant provisoirement celle-ci d'aboutir, En dialectisant les concepts de vérité et d'évidence, on montrera alors qu'une pensée problématisante vise la vérité en refusant d'abord les pseudo-évidences, ce qui permettra alors de tenter de définir la philosophie elle-même.

2) Définition de la philosophie

En partant de l'exemple de Socrate, on montrera que la pensée philosophique est à la fois problématisante et réflexive. De même, on pourra compléter cette réflexion en montrant que la pensée philosophique est pluraliste et libre, ce oui permettra d'opérer une transition sur la question de savoir quels sont les problèmes dont traite la philosophie.

3) Quels sont les problèmes dont traite la philosophie ?

Y a-t-il un problème philosophique fondamental dont les autres découleraient, ou existe-t-il une pluralité de problèmes philosophiques ? Quoi que l'on réponde, on retiendra selon l'heureuse formule de Bergson qu'un problème bien posé est déjà un problème à moitié résolu. Pourtant, il semble qu'il y ait plus de questions en philosophie que de réponses. On solutionnera le problème en relevant que les problèmes philosophiques concernent fondamentalement l'existence humaine elle-même, d'où la définition générale de la philosophie donnée en cours.

II. Dépassement des problèmes philosophiques de facto (= de fait)

1) Ce que nous montre l'histoire de la philosophie

On se demandera si le pluralisme philosophiques (systèmes multiples) permet de conclure à une unité de la philosophie ou à sa discontinuité. La réponse à la question du dépassement éventuel des problèmes philosophiques variera d'autant.

2) Actualité et in-actualité de la philosophie

La philosophie n'aurait pas résolu les problèmes auxquels elle s'attaquait : la science s'en est depuis longtemps chargée à sa place et y est parvenue. On critiquera cette thèse propre au "scientisme". On complètera le questionnement en relevant le désaccord des esprits que la philosophie provoque, alors que la science progresserait en accordant les esprits. En critiquant cela, on mettra en évidence les enjeux de ce qui a été dit.

3) Enjeu : puissance et impuissance de la philosophie

La philosophie serait un savoir dépassé (exposé et commentaire de cette thèse). Conclure cela est pourtant mal poser le problème. Le questionnement philosophique est original, et les problèmes que la philosophie pose sont difficilement intelligibles à quiconque ne fait pas l'effort de philosopher. Conclure à leur dépassement parce que la science ou une autre forme de savoir humain les aurait réglé est insensé.

III. La question du dépassement des problèmes philosophiques de jure (= de droit)

1) La philosophie se confond avec l'homme

Condition d'une vie humaine bonne en elle-même, la philosophie nous éduque en nous préparant à la liberté (Epicure) ou dans une autre perspective à la moralité (Kant). Il semble difficile dans ces conditions de dire que les problèmes dont elle traite sont en partie ou en totalité dépassés. Il est douteux qu'ils soient "dépassables"...

2) Questionner et raisonner est le propre de l'homme

La philosophie est par définition ancrée dans le temps humain. La résolution définitive des problèmes philosophiques supposerait une fin (achèvement) de la philosophie, peut-être une fin du temps lui-même (cf. Augustinisme). Il est préférable de penser que les problèmes philosophiques évoluent en même temps que l'homme évolue.

3) Différence et répétition des problèmes philosophiques

On mettra ici en question la complétude ou l'incomplétude de la réflexion philosophique. Il ne sera pas inutile de s'aider ici de l'histoire de la philosophie pour illustrer son propos. On retiendra alors que les problèmes philosophiques ne sont pas dépassés : ce sont les mêmes problèmes qui se posent aux hommes depuis Platon jusqu'à nos jours puisqu'ils touchent l'existence humaine elle-même. Un environnement d'ensemble de ces problèmes évolue et la manière philosophique de les poser aussi. Une seule philosophie est donc susceptible de divers degrés de développement, d'où sa vitalité d'une part, et la réponse négative qu'on doit apporter à la question posée d'autre part.

Conclusion

Prétendre qu'il existe des problèmes philosophiques dépassés témoigne de l'ignorance que l'on peut avoir de la philosophie et de ce dont elle traite. S'il y a lieu de s'interroger sur la validité de la philosophie, se poser cette question n'est pas conclure à l'impuissance de celle-ci et donc à son dépassement. Aussi difficile soit l'intelligence (compréhension) du progrès de la philosophie dans le temps, les problèmes dont elle traite depuis Platon sont condamnés à rester les mêmes, puisque c'est du statut même de l'homme dont il retourne ici. Les problèmes philosophiques seront donc dépassés lorsqu'ils seront définitivement résolus. Cela présuppose que la philosophie connaisse sa fin dans le temps humain, ou que le ciel étoilé (Kant, Raison pratique) illumine l'univers.