L'action ne vise-t-elle que l'efficacité ?

Dissertation entièrement rédigée (manque juste la conclusion) :
I. Ce culte de l'efficacité n'est-il pas dangereux ?,
II. Un but pour la vie? La vie !
III. Agir pour être

Dernière mise à jour : 15/09/2021 • Proposé par: sgaillard (élève)

Introduction

La mythologie semble nous présenter l'action vaine comme un châtiment. Ainsi Sisyphe est-il condamné, en expiation de sa cruauté, à rouler une énorme pierre jusqu'au haut d'une montagne, d'où elle retombe infailliblement. La peine infligée aux Danaïdes procède du même principe: pour avoir tué leurs cinquante maris, elles sont frappées d'un sort peu enviable: à jamais remplir un tonneau sans fond... Il apparaît que pour les Anciens, l'action sans finalité concrète n'est que frustration... Aujourd'hui encore on se moque volontiers des "élucubrations des poètes" tandis que l'on vante le pragmatisme des hommes d'affaires. Ce culte de l'efficacité n'est-il pas dangereux? N'est-ce-pas là prendre le risque d'excuser toute action par son but? L' Homme, en voulant à chaque instant se rendre efficace, ne risque-t-il pas de se ramener au rang de l'animal ou de la machine ? Pourtant, l'aspect contestable du concept d'acte gratuit est manifeste.

I. Ce culte de l'efficacité n'est-il pas dangereux ?

Il apparaît tout d'abord que la quête d'une efficacité absolue est non seulement un mythe mais encore un danger...

Notre prétention à l'efficacité semble en effet particulièrement illusoire. L'efficacité ne doit ni ne peut être posée comme objectif. Elle ne peut l'être par sa définition même: on ne peut être efficace que dans l'accomplissement de quelque chose. La fin est dans ce "quelque chose" et non dans l'efficacité elle-même. L'efficacité doit alors se voir nouvellement définie...

Nos actions sont nécessairement efficaces dans la mesure où elles aboutissent toujours à un accomplissement, quel qu'il soit: elle ont un effet. Le moindre mouvement d'un doigt agite des milliards de molécules de dioxygène. Cependant l'efficacité des actions humaines peut tout aussi bien sembler parfaitement contingente, dès lors que l'on établit que l'efficacité tend vers l'accomplissement d'un but précis, posé par une conscience. L'efficacité, comme qualité parfaite de l'action assurant le passage de la matière à la forme (au sens aristotélicien), est alors un leurre.

Se pose en effet le problème de la liberté humaine. Comment prétendre à l'efficacité aussi longtemps que nos actes et nos pensées demeurent sans vérité établie. On pourrait certes suivre Descartes, qui établit, constatant la transparence de la pensée à elle-même, son "cogito ergo sum", première base de sa réflexion. Pourtant, là encore, c'est l'usage

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