La passion est-elle une excuse ?

Plan détaillé. Commentaire du professeur «Devoir très bien organisé. il aurait fallu cependant énoncer les questions traitées dès l'intro, dans une problématique plus serrée. Mais c'est un devoir tout à fait "concourable". 15/20.»

Dernière mise à jour : 16/03/2021 • Proposé par: yazata (élève)

Colère, envie ou crainte sont autant de sentiments que la passion peut provoquer en l'homme. Seulement, la passion est ce que l'on subit, c'est-à-dire que c'est quelque chose que l'on ne contrôle pas. Dés lors se pose donc la question de la liberté et de la responsabilité de l'homme sous l'emprise d'une passion.

Le problème est donc de savoir si, la passion peut excuser une action en ce sens qu'elle n'est pas le résultat d'un choix conscient de l'individu ou si au contraire l'homme reste pleinement libre par delà la passion, auquel cas la celle-ci n'excuse rien.

Aux premiers abords, il semble bien que la passion nous prive de notre pouvoir de choisir et de fait nous déresponsabilise face à nos fautes. Seulement, l'homme se différencie des autres êtres vivant par son libre arbitre et reste donc libre et responsable par delà ses passions. Et finalement, c'est à lui d'assumer sa condition et de tenter d'échapper à ses passions, comme il a échappé à ses instincts lorsqu'il est passé du statut d'animal à celui d'homme.

I. La passion constitue une excuse pour l'homme car elle en altère le jugement et la faculté de faire des choix

A- Exemple de la vie courante

- Nos mots qui dépassent notre pensée sous l'effet de la colère
- Crimes passionnels reconnus comme circonstance atténuante par la loi

B- La passion est une fatalité ou est le fruit de l'inconscient

- Chez les grecs, les dieux font des hommes leurs jouets en déposant en eux les passions (Sophocle)
- L'inconscient que nous ne contrôlons pas mène aux passions, crises d'hystérie…. (Freud)

C- Agissant donc sur nous sans que nous l'ayons choisi, la passion est une excuse

- C'est devant un choix que l'homme est libre (Bergson) et la passion ne laisse pas le choix
- L'homme n'a pas conscience de ses actes et de leurs conséquences donc il n'en ais pas responsable

II. Mais la passion reste trop souvent un prétexte et le libre arbitre de l'homme doit aller au-delà de la passion

A- Le libre arbitre va au-delà de la passion

- La volonté doit surmonter la passion car l'homme est fondamentalement libre (Rousseau)
- Descartes : « la volonté de l'homme est tellement libre qu'elle ne peut jamais être contrainte. »

B- La passion est un mauvais prétexte selon Sartre

- L'homme est toujours libre donc sans excuse
- La passion est un prétexte qui émane de notre mauvaise foi

C- La fatalité est de toute façon une mauvaise excuse

- L'idée de dieux qui joueraient sur les hommes est à remettre en cause aujourd'hui
- Et l'homme cède facilement à la fatalité

III. Finalement, l'homme doit assumer sa condition et chercher à maîtriser ses passions

A- Apprendre à maîtriser ses passions comme il a maîtrisé ses instincts

- La passion est involontaire mais l'homme doit faire l'effort de s'en défaire
- En ayant recours à la raison

B- Connaître pour ne plus être passionné

- Connaître les causes de nos passions
- Pour agir dessus et ainsi les modifier

C- Le recours à la psychanalyse

- Contourner la censure pour libérer le patient (Anna O)
- Même si ça ne marche pas toujours et que tout le monde n'a pas accès à une psychanalyse

Conclusion

Il semble donc que la passion soit bien une excuse pour l'homme dans la mesure où celui-ci est soumis à des forces extérieures (les Dieux) ou même intérieures (l'inconscient) qui l'empêchent d'avoir une pleine consciences de ses actes et de leurs conséquences. Mais il ne doit pas pour autant choisir la facilité en invoquant la passion comme excuse systématique et finalement, il semble qu'il faille, dans la mesure du possible, s'évertuer à comprendre sa/ses passion(s) pour mieux les maîtriser.

Enfin, il faut aussi envisager la passion sous un jour positif, auquel cas elle n'aurait pas lieu d'être une excuse puisqu'elle ne pousserait pas à la « faute ».