Faut-il choisir entre la vertu et le bonheur ?

Dissertation entièrement rédigée en trois parties :
I. Peut-on fonder une vie uniquement sur le bonheur ?,
II. A l'inverse, ne peut-on que vivre selon la vertu ?,
III. Ne doit-on alors pas concilier absolument vertu et bonheur ?

Dernière mise à jour : 15/09/2021 • Proposé par: katiah (élève)

Introduction

Aussi bien par sa vie que par sa mort, Socrate est la figure même du Juste, resté fidèle à ses principes fondés sur le Vrai, le Beau et le Bien. Cependant, c’est ce choix d’une vie vertueuse qui sera la cause de sa mort, comme Calliclès en profère la menace dans le Gorgias. Ainsi, faire le bien ne semble pas être récompensé par une vie heureuse. L’exemple de Job dans la Bible va jusqu’à nous présenter un homme qui, plus il fait le bien, plus il est accablé de malheurs. Au contraire, la figure du tyran immoral, qui commet les crimes les plus horribles pour accéder au pouvoir et s’y maintenir, semble être heureux, comme l’affirme Polos dans le Gorgias, car il aurait le pouvoir de satisfaire tous ses désirs. Deux modes de vie en complète contradiction apparaissent ici. D’un côté, il y a la vie fondée sur la vertu. Le mot de vertu vient du latin virtus qui tire lui-même son étymologie de vir, la force virile. La vertu est la capacité d’excellence dans la Raison ou logos, qui est la spécificité de l’homme. C’est elle qui permet de distinguer le bien du mal. De l’autre côté, il y a la vie fondée sur le bonheur, état qui doit être durable et où le hasard tient une place importante. Cette dichotomie a de grandes conséquences. Elle suppose que l’homme doive impérativement faire un choix entre la vertu et le bonheur sans qu’il n’y ait d’alternative possible. Cependant, on peut s’interroger sur les fondements d’une telle dichotomie aussi pessimiste. Faut-il choisir entre la vertu et le bonheur ? C’est ici la question du choix qui est importante, et cette question implique la vie entière de l’homme, comme l’affirme Platon par la bouche de Socrate dans le Gorgias. La binarité de ce choix est-elle nécessaire ? N’est-il pas possible d’établir une différence de degré, plus que de nature entre vertu et bonheur ? Il faudrait alors choisir entre l préséance de la vertu sur le bonheur ou le contraire. Enfin, ne peut-on pas choisir et la vertu, et le bonheur ?
Quelles sont les implications du choix d’une vie uniquement fondée sur le bonheur et l’immoralisme ? De même, quelles sont les conséquences du choix d’une vie fondée sur la vertu et le malheur ? Enfin, l’aporie sur laquelle aboutit cette dichotomie n’est-elle pas le signe d’une possible conciliation de la vertu et du bonheur dans le choix d’une vie épanouie ?

I. Peut-on fonder une vie uniquement sur le bonheur ?

Puisque le problème est de savoir s’il faut choisir ou n

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