Peut-on ne pas savoir ce que l'on fait ?

Annale bac 1995, Série ES - France métropolitaine

Dissertation entièrement rédigée en trois parties :
I. Spontanément on souhaite être conscient de tous nos faits,
II. On est parfois surpris par certains de nos agissements ou réactions,
III. Sommes nous donc libres ou responsables devant nos actes ?

Dernière mise à jour : 15/09/2021 • Proposé par: jessical (élève)

Dans le sujet « Peut-on ne pas savoir ce que l’on fait ? », la question porte sur les limites et différents degrés de la conscience humaine. Spontanément, certains tels Descartes pensent toujours pouvoir être maîtres de leurs actes, avoir une conscience permanente. Or est ensuite apparue la théorie de l’inconscient formulée par Freud admettant que celui-ci constitue la partie la plus importante de l’esprit, contrôlant ainsi la majeure partie de nos actes.

Nous remarquons que les idées communes sont contradictoires, nous poussant donc à rechercher les limites de conscience de nos agissements, jusqu’où l’homme est conscient de ce qu’il fait. Nous sommes en effet surpris parfois par certains agissements, certaines réactions ou même de leurs conséquences. Nous ne savons donc pas toujours entièrement ce que nous faisons ou pourquoi nous le faisons, ce qui nous amène à nous questionner sur la liberté et la responsabilité face à nos actes.

I. Spontanément on souhaite être conscient de tous nos faits

Si on considère les faits comme l’action en elle même et seulement celle-ci, nous en sommes alors en effet conscient. On doit d’abord penser l’action avant de pouvoir la réaliser. Elle nécessite une volonté qu’on considérera ici comme contrôlée. Tout action est en effet précédée d’un processus psychique contrôlé par les envies, les besoins, comme la faim par exemple.
On pourrait croire qu’on ne pense plus avant certaines actions tel respirer, c’est en effet devenu un réflexe, un acquis, on ne pense pas à respirer. Ils sont cela dit quand même gouvernés par une très petite part de conscience qui fait partie des acquis.

Un agissement nécessite la pleine attention de celui qui l’exécute. Mais on peut être conscient du fait mais pas de ses conséquences, nous ne sommes pas toujours conscients de l’importance de nos faits. Un acte anodin peut en effet avoir de grandes conséquences et on ne contrôle pas tous les facteurs extérieurs. On est jamais complètement conscient de tous les paramètres extérieurs, soit on peut agir de façon efficace en essayant d’en contrôler la majeure partie, de diminuer le risque, mais il reste toujours une infime part d’inconscience des conséquences. Cela dit, on est conscient qu’on ne contrôle pas tout, on sait donc que les conséquences sont parfois imprévisibles, on en est conscient. Il existe donc des différents degrés de conscience.

Ces degrés varient aussi selon l’état physiologique du sujet. Le sommeil est un de ses états intéressant à étudier car notre part de conscience diminue au plus bas niveau, nous ne contrôlons en effet pas ce que nous rêvons, nous n’avons pas conscience de ce qui se passe autour de nous ou bien encore du temps qui passe pendant que nous dormons.
Le coma reste aussi encore aujourd’hui assez inconnu, certains patients se rappellent de certaines conversations, de certains faits à leur réveil, d’autres pas, le degré de conscience selon les individus et selon la période varie donc. Cela valide notre théorie, nous ne sommes pas conscient ou inconscient mais il existe réellement différents degrés de conscience.
Malgré tout certains dirons qu’ils ne savaient plus ce qu’ils faisaient après une prise d’alcool par exemple, mais ils étaient bel et bien conscient lorsqu’ils ont commencé à boire, ils savaient qu’ils pourraient ne plus se contrôler ultérieurement. Ils en sont la aussi tout a fait conscient.

A première vue en considérant l’action comme le fait nous en sommes donc toujours conscients (avec des degrés variant selon les situations) car il nécessite une volonté. On ne connaît pas toutes les conséquences avant d’agir mais on a conscience de prendre un risque. On sait donc ce que l’on fait.

II. On est parfois surpris par certains de nos agissements ou réactions

On entend souvent : « Je ne sais pas ce qui m’a pris, je ne savais plus ce que je faisais.» Il y aurait donc une part d’inconscient chez nous, dans ce qui motive certains de nos actes. Nous avons démontré précédemment qu’une action avait besoin de l’attention du sujet et de sa volonté en admettant qu’elle était contrôlée. Mais si nous supposons que nous ne sommes pas à l’origine de toutes nos volontés, le contrôle de nos actes est remis en cause. Il existe une grande multitude de cause et motivations possibles à nos actes. L’intuition en fait partie, elle n’a pas de raisons rationnelles et nous ne connaissons pas la suite, l’aboutissement si on suit cette intuition. On pourrait donc croire que l’on ne sait pas ce que l’on fait mais en réalité nous sommes bel et bien conscients que cette intuition n’a pas de cause rationnelle, nous sommes donc conscients du risque, nous savons ce que nous faisons.

Et si certaines actions n’avaient justement pas de motifs. Lafcadio a essayé de prouver cela en commettant un crime qui pour lui n’avait aucun mobile. Mais cette théorie est facilement critiquable, le fait de ne pas avoir de mobile peut aussi être un mobile en soit pour cet acte.
Mais en continuant dans cette voie, on peut admettre qu’il existe toujours une motivation pour nos actes mais elle pourrait ne pas être contrôlée. Comme la théorie de l’inconscient de Freud l’a énoncé la majeure partie de nos actes seraient alors dictés par l’inconscient. Une grande partie de nous même nous échappe donc (désirs refoulés, lapsus, actes manqués, rêves). L’inconscient regrouperait donc tous les désirs que nous ne pouvons formuler car allant à l’encontre des mœurs. Les pulsions ne peuvent en effet être évitées, elles sont soit concrétisées dans le réel par le biais des rêves, qui constitueront donc un très bon moyen d’études de l’inconscient, ou bien refoulées.

Les lapsus ou les actes manqués seraient donc pour l’inconscient des moyens d’expression. Le fait d’envoyer par exemple une lettre au mauvais destinataire ne serait pas le fruit du hasard ou d’une étourderie. On croit échouer en l’effectuant mais on éprouve en réalité une satisfaction de nos pulsions inconscientes.

Pour étudier l’inconscient, l’étude des rêves est idéale, ils seraient en effet une illustration des désirs que l’on censure dans le réel.
En admettant cette théorie que notre inconscient occupe la plus grande partie de notre esprit et que nos pulsions refoulées sont à l’origine de certains de nos actes. Alors nous serions tenter de croire que nous ne nous contrôlons pas toujours, il existerait donc des situations ou ne nous savons pas ce que nous faisons.

III. Sommes nous donc libres ou responsables devant nos actes ?

On peut se poser en effet la question de la liberté face à nos actes si on admet que nous sommes en partie contrôlées par notre inconscient. On exclut l’idée de liberté si l’homme est contrôlée par quelque chose dont il ne s’aperçoit pas consciemment, qui le dépasse. Si nous ne sommes pas libres devant ses actes, nous ne pouvons pas admettre être responsable de ces actes puisque nous ne les contrôlons pas. Face à certains évènements, nos réactions sont contrôlées par notre inconscient (désirs et pulsions refoulés) et nous n’en avons pas conscience. Si on refoule ses pulsions cela peut être la cause de névrose et si elles deviennent irrésistibles, on passe à l’acte (tout cela restant inconscient). La responsabilité du sujet est donc discutable puisqu’il n’est pas libre face à cette pulsion. La théorie de Freud implique donc que l’individu ne soit pas responsable puisqu’il est gouverné par son inconscient et n’a pas agit de manière réfléchie.

Mais si ma conscience possède des degrés alors ma responsabilité aussi. On n’est soit pleinement responsable ou irresponsable dans la loi et pourtant on peut être conscient de ce qu’on est en train de faire et ne pas pouvoir le contrôler. L’inconscience n’admet donc pas forcément l’irresponsabilité.

La théorie de l’inconscient n’est qu’une hypothèse, on ne peut pas la prouver et donc tout comme Sartre on peut penser qu’elle n’est que l’illustration de la mauvaise foi des hommes. Puisqu’on ne peut pas prouver que ce n’était pas notre inconscient qui nous guidait, tout le monde peut se réfugier dans cette théorie et pardonner les pires actes. N’est on pas en effet responsable de notre niveau de conscience ? L’homme a des désirs et des pulsions mais il est aussi contrairement aux animaux doué de raison. Admettre la théorie de l’inconscient c’est la facilité de renier sa liberté et donc sa responsabilité.

Conclusion

En conclusion on peut dire que on peut ne pas comprendre les motivations qui nous poussent à exécuter certaines actions. Mais la conscience est étroitement liée à la responsabilité et dire qu’on peut ne pas savoir ce que l’on fait, c’est renier sa liberté. Il existe en effet des différents degrés de conscience mais dans tout les cas il en reste toujours une part infime, on peut donc toujours essayer de faire part de raison.