Le langage est-il le propre de l'homme ?

Éléments de corrigés sans introduction ni conclusion.

Dernière mise à jour : 26/08/2021 • Proposé par: momo4481 (élève)

I. Expression et communication

Pourquoi et comment s'est constitué le langage demeure une question insoluble. Mais le langage remplis indiscutablement deux fonctions primordiales : l'expression et la communication. Communiquer, c'est mettre en commun, donc échanger. exprimer, c'est faire sortir : ainsi le langage (paroles et gestes) est l'expression de la pensée. C'est grâce au langage que la pensée peut en quelque sorte s'extérioriser, sortir, se manifester. mais le langage est-il capable d'exprimer toute la pensée?

Est-ce parce que je parle que je pense? Est-ce parce que je pense que je parle? Le langage est-il l'élément fondamental qui nous distingue des animaux? Il permet en tout cas d'accéder à la faculté de comprendre le réel, de symboliser, d'établir des relations de signification entre des réalités différentes. La parole et la pensée créent du sens et permettent de se construire.

II. N'y a-t-il de langage qu'humain?

Pour Descartes, le langage est une spécificité humaine. Seul l'homme parle et utilise des signes pour communiquer ses pensées. Il doit apprendre ces signes. Ces signes sont d'une autre nature que le cri inné et codifié des animaux. Parler est donc le propre de l'homme. D'ailleurs, les sourds-muets en sont un excellent exemple puisqu'ils parviennent à communiquer en inventant un autre langage. L'homme peut penser sans parler mais il ne peut pas parler sans pensée. C'est le cogito. Le langage humain fait appel à l'imagination, à l'invention, à la création.

Le linguiste français Benveniste récuse l'expression de "langage animal" : les animaux usent en réalité d'un code de signaux. interprétant les recherches du zoologiste autrichien Karl von Frisch, il observe que la communication animale est stéréotypée (le signal a toujours la même signification), héréditaire (le signal est inné, transmis génétiquement) et ne permet pas l'échange linguistique (les abeilles ne "dialoguent" pas mais répondent à un signal par une action ; exemple : aller chercher la nourriture). On ne peut donc pas parler d'un langage animal.

Des études scientifiques montrent actuellement que les choses ne sont pas si tranchées : certains animaux "inventent" et "échangent" entre eux, "communiquent" avec l'homme, prennent des initiatives et que s'ils ne parlent pas "humain", on ne peut plus affirmer qu'il ne pensent pas (dauphins, grands singes, et quelques autres mammifères).

III. Le langage est le premier élément de la culture.

Selon Lévi-Strauss, le langage est un "fait culturel par excellence". En effet, il est une partie intégrante de notre culture puisqu'il est un élément que l'homme a ajouté à son état de nature. pour preuve, le langage ne se transmet pas biologiquement, mais grâce à un apprentissage. Il n'est pas le produit d'une hérédité naturelle, mais d'un héritage culturel. C'est pourquoi le langage est un moyen privilégié d'assimilation de la culture : c'est parce qu'on lui parle qu'un enfant peut comprendre sa culture. Les règles du groupe sont d'abord des mots. Par exemple, les interdits sont transmis par le biais d'interdictions verbales.

Le langage est donc une manifestation essentielle de la culture : il existe des systèmes culturels comme l'art, la religion, le droit, qui fonctionnent de la même manière que le langage, c'est à dire comme des codes. Mais le langage est le système culturel qui permet d'apprendre tous les autres. D'où la vulnérabilité de l'être humain qui ne sait pas utiliser ce code. Il peut alors s'enfermer dans le silence ou devenir violent.

Le langage humain a donc une histoire . Dès qu'il apprend à parler, l'enfant reçoit cette histoire en héritage, c'est-à-dire qu'il reçoit des valeurs. "Nous pensons un univers que notre langue a d'abord modelé", écrit Benveniste. D'où l'importance de comprendre de quel univers linguistique nous venons pour mieux nous comprendre et comprendre les autres.