Peut-on choisir d'être celui que l'on est ?

Corrigé complet, note obtenue : 11/20. Plan orienté par le professeur.

Dernière mise à jour : 16/03/2021 • Proposé par: rems (élève)

Un individu se caractérise par une multitude de caractères qui lui sont propres. Il peut alors se demander s’il est maître de ce qu’il est, et de façon plus générale : « Peut-on choisir celui que l’on est ? »
« Être » peut prendre de nombreuses significations : l’existence biologique et physique d’un point de vue scientifique, l’existence en tant que passage du néant d’avant la naissance au néant d’après la mort, l’existence sociale, ou l’existence intérieure et intime.
Choisir peut consister à prendre une chose par préférence à d’autres, ou à préférer avec discernement. Ces définitions seront le point de départ d’une réflexion s’organisant autour des différentes significations du verbe « être ».

Tout d’abord d’un point de vue physique et biologique, l’individu ne choisit pas ce qu’il est : ni sa taille, ni sa couleur de cheveux, ni sa couleur de peau…Mais avec les avancées scientifiques qui caractérisent notre époque, l’Homme peut modifier son physique, par le biais de la chirurgie esthétique par exemple.
En revanche, les humains naissent humains sans l’avoir choisi, ils sont le résultat d’une évolution de la vie sur Terre et n’y peuvent rien.
L’Homme ne peut donc pas choisir ce qu’il est au sens biologique et physique du terme, mais peut modifier son corps par le sport, la chirurgie...

Également, l’Homme ne peut choisir de venir au monde, ce choix est fait pour lui par ses géniteurs. Il ne peut donc absolument pas décider de ce qu’il est, en matière d’existence sur Terre.

Cependant, l’Homme n’existe pas que par son physique, il possède également une histoire, une éducation qui représentent la grande partie de ce qu’il est. La question du choix de ce qu’il est, est donc plus difficile à résoudre en tenant compte de ces caractères.
Tout individu commence sa vie sans rien connaître, il apprend par ce qu’il voit et reçoit des autres et du monde extérieur en général. Il se construit autour d’éléments qui ne dépendent pas de lui. En effet, aucun Homme ne naît en choisissant ses parents, son pays, son milieu social, qui seront des éléments fondateurs de son être. Par exemple, les enfants irakiens n’ont pas choisi leur pays, frappé par la guerre ces dernières années. Ils auraient probablement choisi, s’ils avaient pu, d’autres régions du monde, où la violence est moindre. Ces enfants resteront marqués profondément par la barbarie de la guerre, et ceci s’exprimera dans leur personnalité future, par un dégoût de la guerre, ou au contraire par une violence extrême non maîtrisée.
Il en est de même pour l’éducation. Par exemple, un enfant trop souvent dévalorisé par ses parents, a du mal à s’affirmer et à prendre confiance en lui à l’âge adulte. Dans ce cas, l’individu ne choisit absolument pas ce qu’il est, mais au contraire, subit les conséquences de son éducation dont il n’est pas maître. Ainsi, l’enfance est une période déterminante dans la construction de l’ « être » de chaque individu. Mais durant cette période, de par son âge, l’Homme ne peut faire de choix seul, il est soumis à ce qu’on lui impose.
En revanche, arrivé à l’âge adulte, l’Homme est amené à faire ses propres choix, en matière d’orientation professionnelle, sentimentale, familiale, sexuelle…plus globalement, au niveau social. L’Homme est dans ce cas libre et seul arbitre de ce qu’il est socialement. Par exemple, issu d’un milieu modeste, untel peut faire le choix d’une orientation scolaire lui permettant d’accéder à une vie plus aisée que ses parents. Ainsi, l’Homme peut choisir son statut au sein de la société, et le modifier selon sa seule volonté.
L’Homme ne peut donc choisir ni l’endroit, ni le lieu, ni la condition sociale de sa naissance, ni même l’éducation qu’il reçoit, mais peut ensuite modifier ce cadre par ses actes de vie.

Aussi, l’Homme est défini par ce qu’il est au plus profond de son âme, de son esprit, indépendamment de toute représentation physique ou matérielle. Il possède donc une partie de lui, enfouie sous son être social. Tout individu pense, délibère intérieurement devant des choix ou des décisions, sans aucun autre élément influant que sa propre et seule conscience. Alors, tout au long de sa vie, l’Homme se crée une deuxième vie, d’ordre spirituel.
Si cette intimité, dans le choix et la pensée, existe pour tout individu, de nombreux facteurs, comme l’éducation, l’enfance, le regard d’autrui, vont inconsciemment guider ses décisions. En effet, certains dépressifs par exemple, décident de ne rien faire de leurs journées, en restant cloîtrés chez eux, sans forcément prendre conscience que leur choix est le résultat d’une souffrance provoquée par leur éducation, leur histoire, ou par d’autres éléments auxquels ils ne peuvent rien. Dans ce cas, il serait absurde d’affirmer que ces gens choisissent entièrement leur mode de vie, bien souvent contraire à leurs souhaits les plus profonds.
Alors, l’Homme peut effectivement devenir maître de ses décisions, en restant tout de même souvent sous l’influence d’objets extérieurs à sa simple conscience.

Pour conclure, l’Homme peut choisir ce qu’il est dans différents domaines comme son physique (chirurgie, sport…), son aspect social (profession, sexualité…), ou encore dans sa « vie spirituelle ». Ces décisions sont cependant constamment guidées par son vécu, son éducation, son histoire…Aussi, il ne choisit pas de naître, qui plus est en tant qu’homme.
Ceci amène donc l’Homme à une autre question existentielle: «L’humain est-il libre, et dans quelles mesures les éléments extérieurs, tels que l’éducation ou la société, vont à l’encontre de cette liberté ? »