Choisit-on d'être celui que l'on est ?

Cette dissertation est réalisée sur un plan thèse/antithèse/synthèse. Je l'ai entièrement rédigé est ai obtenu 14/20. Il y figure des exemples précis et des citations de Bergson et Spinoza.

Dernière mise à jour : 16/03/2021 • Proposé par: bidibulle (élève)

Les choix que nous sommes tous amenés à faire sont chacun plus ou moins ardus, mais lorsque l'on se demande si nous choisissons d'être celui que nous sommes, la réponse est d'autant moins évidente.
En effet, l'on pourrai penser que la conscience permettrai de faire ce choix et donc d'affirmer " je choisis celui que je suis".
A contrario, l'on peut être convaincu que la conscience, seule, ne permet pas une telle affirmation, voir même que ce choix est inenvisageable car finalement, peut -être ne choisissons nous pas qui nous sommes et qui nous devenons.
On hésite donc, confronté à cette question, à prétendre : "oui j'ai choisis celui que je suis" ou a l'inverse " non je n'ai pas fait ce choix".

Première partie

Le fait de choisir implique une notion de liberté ; comme l'affirmait Bergson " choisir est un acte qui nous est rendu possible lorsque nous sommes libre de toutes contraintes liées a ce choix".
Et être libre est possible lorsque ce choix ne concerne que nous, qu'il n'empiète pas sur la liberté d'autrui.
Par ailleurs, la conscience est ce qui nous permet de choisir.
En effet, nous avons conscience de qui nous sommes par les actes que nous accomplissons, on peut donc penser qu'il nous est possible de changer.
Si nous avons conscience que ce que nous faisons est mal, immorale, inapproprié...libre a nous de changer de comportement, d'attitude.
De plus, la conscience est une condition de l'identité et cette dernière se construit peu à peu : nous évoluons, nous changeons!
Le fait que ce changement soit progressif nous permet d'avoir conscience de ce que nous réalisons, avons réalisé et permet même une anticipation à plus ou moins long terme.
Nous pouvons donc, par exemple, prendre conscience que nous ne sommes pas un modèle et se dire qu'il est nécessaire de changer cela ; si je suis un escroc, j'ai conscience que les actes que j'accomplis sont immoraux, et que si je ne fait rien pour changer qui je suis alors je resterai un escroc.
Mais si j'en ai pris conscience et que cela ne nous conviens pas alors l'attitude que j'ai vis-a-vis de mon identité peut changer.
En outre, la conscience me permet de choisir qui je deviens et donc qui je suis.

Mais la conscience seule, nous permet-elle de changer?Nous pouvons avoir conscience de qui nous sommes, ne pas l'accepter mais ne pas pouvoir faire le choix de changer...ne pas pouvoir choisir qui nous sommes donc...

Deuxième partie

Un choix, souvent, ne relève pas de notre simple volonté, il est guidé, influencé par le regard d'autrui et de ce fait, il n'est plus vraiment un choix au sens propre du terme. ( l'appréhension face aux réactions de ceux qui nous entourent peut parfois nous faire prendre un chemin différent ).
De plus, la conscience "qui permet de choisir", est toujours implicitement morale, nous sommes toujours influencé d'une manière ou d'une autre par l'éducation que nous avons reçue, par les valeurs que l'on nous a inculquées.
En effet, je peut 'choisir' d'être catholique parce que ce que prône cette religion me semble être vrai ; mais pourquoi cela me parait-il vrai? Peut-être parce que depuis mon enfance on m'enseigne le catéchisme, mon choix est donc de ce fait quelque peu orienté.
De même, je peux choisir de tricher ou non mais je sais à l'avance que tricher est mal et risqué.
Le fait de choisir, selon Spinoza, était une "illusion de l'imagination" et l'on peut penser que cela est vrai dans la mesure ou les choix n'existent pas toujours : je vis dans une société : j'ai des obligations, des devoirs...Je ne suis pas libre de faire n'importe quoi car je dois aussi respecter la liberté des autres.
Par ailleurs, l'identité ne relève pas forcement d'un choix, l'on peut être convaincu qu'elle est prédéfini et que peut importe ce que nous accompliront, notre identité n'en sera pas pour autant modifier : j'aurai beau faire telle ou telle chose, je serai et resterai toujours moi...

Pouvons-nous alors ne donner qu'une réponse?
En effet, il n'est pas évident de répondre de manière certaine sans prendre en compte différents éléments, différentes situations..qui peuvent changer notre opinion

Troisième partie

Si la conscience me permet de choisir, je n'ai pas pour autant tous les droits, je dois respecter certaines règles, mon choix est donc soumis à des contraintes morales,sociales,culturelles...
De plus, la conscience est toujours quelque peu morale, je peut essayer de faire un choix en me détachant des contraintes mais je n'aurai que l'illusion qu'elles ont disparues.
Sur le plan de l'identité, dont la conscience est une condition, sur certains points elle apparait comme immuable : nous avons un nom, un prénom, une famille qui nous sont propres et que nous ne pouvons ni choisir ni changer. Sur d'autres aspects cependant l'on peut penser qu'influer sur notre identité est possible.
Et dans la mesure où je ne pourrai pas agir sur mon identité, l'attitude que j'aurai face à celle-ci n'est, quant à elle, pas prédéfinie.
On note également que le fait d' "être" inclut une forme, même implicite, de ce rapport soi et que par conséquent le fait de choisir qui nous sommes ne devrai dépendre que de nous, or serions nous réellement aptes à nous détacher entièrement du regard des autres?
Il est bien évident que là encore nous pouvons apporter et envisager plusieurs réponses.

Il y a des choix possibles, d'autres non ; le fait de choisir qui l'on est, s'il dépend de la conscience est toujours plus ou moins orienté, influencé par celle-ci.
Au contraire si ce choix ne dépend pas d'un ou de plusieurs fait dont nous sommes conscient c'est qu'alors ce n'est plus un choix.
Par ailleurs, il est assez utopique de croire que nous pouvons apporter une réponse claire et qui conviendrait à chacun à la question "choisit-on d'être celui qu'on est?"
La conscience permet certes d'influencer sur quelques points mais nous ne pouvons certainement pas prévoir les conséquences de nos choix. Alors dans la mesure où nous ne pouvons pas prévoir, est-il réellement possible de choisir?