Les rêves, les symptômes des névrosés, les lapsus montrent que la conscience est lacunaire. On ne peut pas toujours les expliquer lorsqu’ils surviennent. Ainsi admet-on souvent l’existence de l’inconscient pour interpréter des actes ou des pensées dont le sujet n’est pas conscient, mais qui motivent ses rêves, sa maladie ou encore ses lapsus. L’idée fondamentale de Sigmund Freud est que l’inconscience est nécessaire pour interpréter ces phénomènes, car les preuves de son existence sont irréfutables. Autre que les rêves et les symptômes de maladies psychiques, le fondateur de la psychanalyse évoque, entre autres, l’origine de nos pensées.
Admettre l’existence de l’inconscient est-il absolument nécessaire dans l’explication de certains phénomènes alors que ce sont des phénomènes conscients ou bien, au contraire, peut-on affirmer que ce sont des effets du corps sur l’esprit ? Après avoir exposé la contestation engendrée par le fait d’admettre cet inconscient et justifier son existence en énonçant qu’il est nécessaire et légitime du fait des difficultés de la conscience, Freud annonce un raisonnement qui aboutirait à des preuves. Afin de juger l’hypothèse défendue par le philosophe autrichien, nous devrons répondre à quelques questions : L’inconscient peut-il être connu rationnellement ? Comment trouver des preuves de son existence alors que ses conséquences seraient justement hors de notre conscience ? L’existence d’un psychisme inconscient signifierait-il que nous sommes dirigés pas des pulsions et des sentiments qui sont inconscients ? La raison et la volonté ne nous permettent-ils pas de ne pas céder à nos instincts et à nos passions ?
I. L'inconscient, une hypothèse à la fois nécessaire et légitime
Dans la première partie de son texte, Freud dit que le droit d’admettre l’inconscient est très contesté, mais il affirme que son hypothèse est à la fois nécessaire et à la fois légitime.
En effet, dans sa première phrase il pose le problème soulevé par son hypothèse, souvent contestée : pour le dix-neuvième siècle, l’hypothèse de l’existence de l’inconscient est une révolution qui blesse en quelque sorte l’homme. Après Copernic qui montra que la Terre n’était pas le centre de l’univers, Freud dit que le moi n’est pas maître chez lui. Pour lui, nous ne sommes pas les maîtres de nos pensées, et le moi conscient n’est pas le centre véritable du sujet. Le philosophe, pour répondre à cette contestation, énonce dans sa deuxième phrase deux thèse