Epictète, Entretiens: Le goût de la contemplation

Dernière mise à jour : 07/06/2021 • Proposé par: Pierre-Jean Haution (professeur)

Texte étudié

Tout est chez nous comme dans une foire : on y amène des bêtes de somme et des bœufs pour les vendre et la plupart des hommes y sont acheteurs ou vendeurs. Mais un petit nombre d’entre eux viennent à la foire comme à un spectacle, pour voir comment cela se passe, pourquoi cette foire, qui l’a instituée et à propos de quoi elle l’a été. Il en est ainsi dans cette foire qu’est le monde ; il est des gens qui, comme les bêtes, ne s’inquiètent de rien que de l’herbe ; c’est vous tous, qui vous occupez de votre avoir, de vos champs, de vos serviteurs, de vos magistratures ; tout cela n’est rien que votre herbe. Parmi ceux qui sont dans cette foire, bien peu ont le goût de la contemplation et se demandent ce qu’est le monde et qui le gouverne. N’est-ce personne ? Et comment est-il possible qu’une ville ou une maison ne puisse subsister, si peu de temps que ce soit, sans un gouverneur ou un intendant, et qu’une organisation si grande et si belle soit régie avec un ordre si parfait au hasard et par accident ? Il y a donc un être qui la gouverne. Quel est-il ? Comment la gouverne-t-il ? Et nous, qui sommes-nous ? Par qui venons-nous à l’existence et pour accomplir quelle œuvre ?Avons-nous quelque liaison et relation avec lui ? N’en avons-nous aucune ? Voilà les pensées de ce petit nombre d’hommes ; ils n’ont qu’un souci, c’est de raconter ce qu’est la foire avant de partir

Epictète, Entretiens - II, 14

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