Kant, Logique: Autorité d'autrui et connaissances

Corrigé entièrement rédigé en trois parties.

Dernière mise à jour : 08/10/2023 • Proposé par: nomicos (élève)

Texte étudié

Lorsque, dans les matières qui se fondent sur l'expérience et le témoignage, nous bâtissons notre connaissance sur l'autorité d'autrui, nous ne nous rendons ainsi coupables d'aucun préjugé ; car, dans ce genre de choses, puisque nous ne pouvons faire nous-mêmes l'expérience de tout ni le comprendre par notre propre intelligence, il faut bien que l'autorité de la personne soit le fondement de nos jugements. Mais lorsque nous faisons de l'autorité d'autrui le fondement de notre assentiment à I'égard de connaissances rationnelles, alors nous admettons ces connaissances comme simple préjugé. Car c'est de façon anonyme que valent les vérités rationnelles ; il ne s'agit pas alors de demander : qui a dit cela ? mais bien qu'a-t-il dit ? Peu importe si une connaissance a une noble origine ; le penchant à suivre l'autorité des grands hommes n'en est pas moins très répandu tant à cause de la faiblesse des lumières personnelles que par désir d'imiter ce qui nous est présenté comme grand.

Kant, Logique

Le préjugé est une idée reçue qui ne nécessite aucune participation du raisonnement et de la réflexion. Il s’agit en effet de juger en s’appuyant sur les propos d’autrui sans se poser de question et sans remettre en question les propos déjà affirmés comme vrais. Dans cet extrait de Kant, l’auteur s’intéresse à la manière de manier le préjugé utilisé pour la quête de la vérité. Lorsque nous sommes coupables d’un préjugé selon Kant, cela signifie que nous fondons nos connaissances sur l’autorité d’autrui.

Quand faut rejeter l’autorité d’autrui pour parvenir à la vérité ? D’après Kant les connaissances fondées sur l’expérience et le témoignage ne découlent pas de préjugé contrairement aux connaissances rationnelles admises comme juste par le biais du préjugé. Dans un premier temps nous allons étudier le caractère absolu des connaissances empiriques considérées comme des valeurs sûres, ensuite l’influence de préjugés sur les connaissances rationnelles et enfin l’inévitable recours au préjugé.

I. Le caractère absolu des connaissances empiriques

En premier point, Kant s’intéresse aux connaissances qui sont acquises par la pratique « l’expérience et le témoignage ». Ces dernières peuvent être constatées par nous même ou bien par autrui : elle reposent bien sur un fait, une observation qui ne peut pas être critiquée, ni réfutée. Ainsi dans ce cas on ne fait pas appel aux préjugés, puisque les résultats d’une expérience ne peuvent pas être remis en cause, notre raisonnement n’est pas sollicité. Le fait d’accepter les résultats d’une expérience que nous ne pouvons pas exécuter nous même ne nous rend pas coupable de préjuger, notre jugement n’est pas passif, il accepte juste ce qui ne peut pas être nié. Un préjugé étant un jugement que nous émettons sans réflexion personnelle : ne pas faire usage de sa raison, est une faute selon les philosophes. Les préjugés sont donc les grands ennemis des philosophes qui forgent leur savoir selon leur propre expérience et de leur propre réflexion. Mais lorsque l’expérience personnelle est impossible, le fait d’accorder comme vrai le témoignage des hommes compétents est-il risqué ? Peut on faire confiance aux témoignages des scientifiques ou historiens par exemple ?

Selon Kant l’on peut enrichir ses connaissances à partir de choses dont on a pas forcement été témoin : « il faut bien que l’autorité de la personne soit le fondement de nos jugements ». Ne pas croire parce qu’il n’y a pas de preuv

Accédez à la suite de ce contenu
Obtenez un accès immédiat à tous nos contenus premium.